Lors de leur tournée, Pink Martini a prévu une date à Paris, au Palais des Congrès. Un seul soir pour se produire devant un public fidèle et une salle comble. Un soir pour présenter leur nouvel album Splendor in the Grass sur scène. Autant dire que mercredi, c’était un moment à ne pas rater.

Les douze artistes du groupe, en costume classe et robe de soirée, sont entrés en matière avec le gracieux premier morceau du dernier album : "Ninna Nanna". Au son leur musique souple et délicate, je me suis enfoncée confortablement dans mon fauteuil du grand amphithéâtre pour écouter les cuivres, les percussions, la contrebasse, la guitare, les violoncelles et le piano porter la voix fine et suave de la China Forbes.

Le groupe est ensuite très vite revenu à quelques classiques de leurs deux premiers CD : l’allègre et festif "Anna", chanté en espagnol avec Thimoty Nishimoto (chant et percussions), le très "Sympathique" qui les a fait connaître en France et l’entraînant "Lilly". Devant le public particulièrement réceptif que nous étions, la chanteuse en a profité pour nous présenter, dans un français qu’elle a hérité de sa grand-mère, une chanson turque nouvellement dans leur registre. On aurait pu être étonné d’entendre China Forbes chanter dans cette langue, mais ça aurait été ne pas connaître les capacités multilingues du groupe. Moi je suis tout simplement restée pleine d’admiration et ai savouré cet air harmonieux.

Cinq morceaux de Splendor in the Grass, sélectionnés avec soin, ont ensuite été joués : "Tuca Tuca", "Over the Valley", "J’ai perdu ma tête", "And then You’re Gone", ainsi que le titre "Splendor in the Grass", que Thomas Lauderdale, leader du groupe avec la chanteuse, prit plaisir à nous expliquer, en français aussi, et nous raconta notamment que c’est une invitation à "redécouvrir la splendeur in the grass".

Le temps d’une pause pour China Forbes, les musiciens ont délivré un air au rythme enlevé avec solos ou duos de trompette et trombone, batterie, contrebasse et guitare qui m’ont arraché quelques frissons de délectation.

Puis un petit retour vers leur deuxième et troisième album Hang on Little Tomato et Hey Eugene, avec quatre chansons : "Hey Eugene", "U Plavu Zoru" (en serbe), "Una notte a Napoli" et "Kikuchiyo to Mohshimasu", chanté en japonais par China Forbes, Thimothy Nishimoto, le trompettiste et le tromboniste. Ce fut tout simplement un enchantement. Enfin, après la douce version de "Piensa en mi" et le pétillant morceau rétro Bitty Boppy Betty (de Splendor in the Grass également), le groupe termina sa représentation avec "Dosvedaya mio Bambino" (au revoir mon enfant…).

Mais nous n’étions pas prêts à nous contenter de ces dix-huit morceaux et avons chaleureusement rappelé le groupe, qui nous a gracieusement offert trois chansons tirées des premier et troisième album : "Amado mio" qui nous ravît dès les premières syllabes, "Syracuse" et "Brasil" qui clôtura la représentation en fanfare. Ainsi le concert se finit-il vraiment cette fois-ci, en me laissant avec cette agréable sensation d’avoir passé un très bon moment.