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puce L'homme à tête de chou
Théâtre du Rond Point  (Paris)  novembre 2009

Spectacle chorégraphié par Jean-Claude Gallotta, avec Adrien Boissonnet, Sylvain Decloitre, Nicolas Diguet, Hajiba Fahmy, Ximena Figueroa, Marie Fonte, Ibrahim Guétissi, Benjamin Houal, Yannick Hugron, Cécile Renard, Eléa Robin, Thierry Verger, Loriane Wagner et Béatrice Warrand.

A-t-on le droit de ne pas crier au génie dans ce qui apparaît comme le dernier projet auquel Bashung ait participé? A voir la réaction du public lors de la première de "L'homme à tête de chou", on peut craindre que non.

Pourtant le risque pour le spectateur lorsqu'un spectacle est monté autour du nom de deux provocateurs géniaux, Serge Gainsbourg et Alain Bashung, mais que ceux-ci sont désormais institutionnalisés, est de se retrouver face à un exercice de dévotion confite.

Puisque ce spectacle de danse n'évite pas ce travers, il s'agit d'un contresens complet par rapport à l'œuvre laissé par ces deux grands noms de la chanson française.

Évacuons la partie consacrée à Gainsbourg. Le texte reste le même que celui du disque, les chansons dans le même ordre.

La performance de Bashung pose un problème plus épineux. L'interprétation est bonne mais comme copiée sur celle de Gainsbourg. Hormis la voix, magnifique, Bashung ne donne pas l'impression de s'être approprié le texte.

La musique, réorchestrée par Denis Clavaizolle, auteur de belles ambiances chez Jean-Louis Murat, est étirée afin que le spectacle s'étale sur 1h15 au lieu de la grosse demie-heure que dure originellement l'album de Gainsbourg. Or Denis Clavaizolle, est plus à l'aise dans les ambiances jazz de la fin de l'album que dans certains airs aux couleurs africaines du début.

D'autre part, la musique et le chant enregistrées sont diffusées à partir de seulement deux énormes enceintes de façade, l'une à droite de la scène, l'autre à gauche, ce qui, dans une salle de la taille de la salle Renaud Barrault du Théâtre du Rond-Point, oblige à un volume sonore trop important pour l'auditeur et ne permet pas d'apprécier le travail de mixage qu'on aurait dû remarquer si un système de multidiffusion avait été mis en place.

Enfin, la chorégraphie se veut illustrative, le texte de Gainsbourg pris comme un film noir dans lequel on retrouve les ingrédients de la passion amoureuse, du sexe et de la mort. Or on assiste à des rondes dont on a l'impression qu'elles sont tirées du film baba-cool "Hair" de Milos Forman. Sur un texte parfois à la limite de la pornographie, les danseurs se retrouvent à mimer des mouvements d'une sensualité qui rappellent plus le téléfilm érotique du dimanche soir sur M6 que l'univers sombre de Gainsbourg.

Alors que la danse est devenue l'art vivant dans lequel on assiste actuellement au plus grand nombre d'innovations et de provocations de toutes sortes, Jean-Claude Galotta offre une chorégraphie vieillotte et hors de propos. Pas de sensualité, de nudité à peine (et en respectant la parité politiquement correcte un homme/une femme) alors que pour une fois l'exhibition des corps, si commune dans la danse contemporaine, n'aurait pas été une provocation vaine et non-avenue mais se justifiait par le choix d'un propos illustratif. Au lieu de ça, il habille ses danseurs de chaussures de ville, chaussettes, slip et liquette dans un accoutrement peu valorisant de leur plastique.

Dans la scène finale, durant laquelle une Marilou se déplace sur la scène en traînant les pieds, la culotte descendue sur les chevilles et une guitare tenue par une sangle cachant son ventre, on compare avec ce que Prejlocaj avait proposé dans "MC 14/22 - Ceci est mon corps" à l'Opéra Garnier (pas exactement un haut lieu de la "décadanse") l'année dernière, c'est à-dire un danseur de plus en plus handicapé dans ses mouvement par des rubans adhésifs. On ne trouve alors décidément aucune audace à la chorégraphie de Galotta.

Le manche de la guitare électrique, posée tel un phallus sur le ventre de la danseuse, pointe vers le sol. Ceci est tout un symbole et résume l'impression que laisse l'ensemble de ce spectacle, celui d'un Gainsbourg et d'un Bashung trahis auxquels on aurait interdit tabac et alcool.

 

Laurent Coudol         
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