Le
public fidèle et féru des cours public d'interprétation
dramatique dispensé par Jean-Laurent Cochet au sein de
La Pépinière Théâtre marque toujours
une certaine avidité et excitation avant que le Maître
n'entre sur scène pour évoquer le contenu et la
forme de la Master classe du jour.
Car les goûts et même les pronostics vont bon train
car les habitués n'hésitent pas à faire
connaître leurs préférences. Fables, textes
libres, grandes scènes du répertoire, de quoi
le menu sera-t-il composé?
La liste que Jean-Laurent Cochet tient à la main, sur
laquelle est noté le nom des élèves qui
postulent pour présenter leur dernier travail en date,
sert davantage de memorandum que de fil conducteur aux soirées
toujours inattendues dans leur déroulement.
Ce soir, le cours ne commence pas les fables mais par un florilège
de textes très étonnants. Tout d'abord un texte
de Maurice Béjart sur les exigences drastiques de l'art
de la danse et plus précisément avec un exercice
de style anamorphique sur la barre dont le danseur doit se faire
une amie et un guide.
Puis un texte d'un jeune élève qui rend hommage
au théâtre et au cours à sa façon
avec d'amusants détournements de noms d'auteurs. Enfin,
"Paroles de père et mère", un texte
d'hommage filial du slameur Grand Corps Malade pour lequel Jean-Laurent
Cochet exprime son admiration.
Chassez les fables, elles reviennent toujours et ce soir ce
sera "Le héron" de La Fontaine et "Le
loup attendri" de Jean Anouilh.
Suivra un large extrait de "Vieux ménages"
une des pièces caustiques en acte que Octave Mirbeau,
auteur dramatique oublié aujourd'hui, a publié
sous le tire "Farces et moralités".
La soirée s'achève avec une des variations du
cours qui impressionne toujours les spectateurs : celle de l'étude,
du déchiffrage et du travail d'une tirade au mot par
mot à partir de celle de Figaro, " Femme! femme!
femme! créature faible et décevante!..."
dans la scène 3 de l'acte V de "Le mariage de Figaro"
de Beaumarchais, qui prouve si besoin était que jouer
la comédie est un métier et comme le répète
Jean-Laurent Cochet, il ne suffit pas de lire la brochure. |