Comédie
dramatique écrite et mise en scène par Wajdi Mouawad,
avec Annick Bergeron, Gérald Gagnon, Jocelyn Lagarrigue,
Isabelle Leblanc, Ginette Morin, Mireille Naggar, Valeriy Pankov,
Isabelle Roy et Richard Thériault.
"Incendies" ou la
quête des origines est un des volets de la tétralogie
de Wajdi Mouawad, "Le sang des
promesses", dont l'intégrale présentée
au Festival d'Avignon 2009 dans une mise en scène de
l'auteur a fait sensation.
Wajdi Mouawad, auteur et metteur en scène québécois
d’origine libanaise, a une plume exceptionnelle par le
talent épique avec lequel il embrasse le tragique de
la condition humaine dans son universalité et son intemporalité
à travers des histoires intimes, individuelles et connotées
qui ont toujours une filiation avec les grands mythes qui ont
nourri notamment le théâtre classique.
"Incendies", qui ressortit de la tragédie
oedipienne, raconte le périple de deux jumeaux dont la
mère, emmurée dans le silence sur son terrible
passé vécu dans son pays en guerre avant son émigration
au Canada, vient de mourir en les chargeant de partir à
la découverte du secret de leur naissance pour que ce
silence soit brisé, pour que l'oubli ne soit pas vainqueur
et que la vie puisse repartir dans un nouveau souffle à
partir de l'amour qui est inscrit dans la lignée familiale
et doit primer et effacer l'horreur ou la haine qui a pu exister.
Périple qui se déroule en parallèle avec
des réminiscences de l'histoire de la mère à
différents âges.
Ressenti mitigé à l'issue de la représentation
tant pour la structure de la pièce, l'intrigue essentielle
étant parasitée par des digressions qui sont certes
la marque de fabrique de l'auteur mais qui distraient, d'une
certaine façon, le spectateur que pour la mise en scène
qui comporte de vrais moments de grâce mais également
des effets ordinaires dispensables.
Le plus fort et le plus émouvant sont sans aucun doute
les monologues de la mère, l'héroine tragique
par excellence, qui porte la parole qui est soutenue par la
belle prestation des trois comédiennes Isabelle Roy,
Annick Bergeron et Andrée Lachapelle. |