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Théâtre des Abbesses  (Paris)  décembre 2009

Spectacle conçu par la Compagnie Teatrocinema, mise en scène de Juan Carlos Zagal, avec Laura Pizarro, Juan Carlos Zagal, Diego Fontecilla, Ernesto Anacona et Etienne Bobenriet.

Quand on parle de "théâtre filmé" pour le cinéma, cela sonne généralement négatif, induisant l'idée d'un cinéma sans rythme qui multiplie les plans fixes. "Sin Sangre" pose le problème du "cinéma théâtralisé". La troupe qui propose cette pièce s'appelle d'ailleurs Teatrocinema, une troupe chilienne décidée à fondre les langages des deux arts, afin de créer l'illusion de voyager dans le temps et l'espace tout en appréciant le travail d'un spectacle vivant. L'œuvre à laquelle le spectateur est confronté est donc novatrice mais ouvre un débat esthétique.

Tout d'abord, intéressons-nous à l'histoire : un règlement de comptes entre individus de bords différents après une guerre et les conséquences sur la génération suivante des actes des aînés. Le gris et la thématique qui entourent cette histoire rappellent l'univers des "phalanges de l'ordre noir" de Christin et Bilal en BD, de "la théorie du 1%" de Fajardie en polar, des "Mains Sales" de Sartre en théâtre. Certes déjà traité, le sujet, riche par ses soubassements moraux, amène des variations de traitement intéressantes.

Mais c'est surtout la forme qui pose question : Que va amener ce mélange des genres à cette histoire?

Tout d'abord, il faut décrire l'installation scénique. Au premier plan se situe un voile transparent sur lequel peut être projeté un film, lorsque l'arrière-plan est plongé dans l'ombre. La projection, comme au cinéma, s'effectue alors à partir du fonds de la salle. Derrière ce voile, des acteurs évoluent, éclairés par des lumières transversales. Les éléments de décors s'insèrent très rapidement sur la scène, lors de fondus au noir par un système de rails parallèles à l'écran. Enfin du fonds de la scène et par l'arrière, sur un deuxième écran, sont projetés les décors, fixes ou sous forme de films avec des figurants. On se retrouve donc avec quasiment le même système que celui utilisé dans les dessins animés, qui consiste à utiliser des feuilles transparentes de celluloïd afin de créer des scènes complexes en les superposant.

La première scène s'ouvre sur un cliché du film noir, une femme à son balcon, en arrière, sur le gris urbain, se détache le néon rouge clignotant d'un hôtel. Fondu au noir. Un groupe de trois hommes roule en voiture: à l'arrière, une route et un décor désertique défilent, par-devant la projection de la forme de la belle américaine sur un décor solide en bois découpé à la forme du véhicule permet de créer l'illusion que cette voiture évolue en direction du public, les nuages se reflétant sur la carrosserie. L'aspect technique de la scénographie est splendide, absolument maîtrisé.

Cependant, le spectateur se retrouve dans une installation agencée de telle manière que se crée un certain malaise. En effet, si le cinéma permet que "l'écran restitue la présence à la manière d'un miroir au reflet différé dont le tain retient l'image" (André Bazin - "Qu'est-ce que le cinéma?" - revue Esprit - 1951), au contraire du cinéma, on se retrouve ici avec un vocabulaire technique réduit. Les acteurs peuvent reproduire les champs et contre-champs, cependant le gros-plan ou le travelling, par exemple, sont des codes du cinéma impossibles à reproduire sur scène. Tout comme ce système d'écran, permettant une projection par le devant de la scène, et l'une par l'arrière, oblige les acteurs à jouer uniquement sur une bande étroite de la scène prise entre les deux écrans, le jeu des acteurs est donc réduit en raison de l'espace dédié aux mouvements. Un cinéma sans plan américain, sans contre-plongée, dans lequel les acteurs sont forcément filmés en plan large.

La pièce est jouée en espagnol, le surtitrage pour le public français ajoute à cette impression cinématographique. Entre parenthèses, on notera que la traduction est de bonne qualité.

Par conséquent, le spectateur se retrouve non pas en présence de l'addition de deux techniques complémentaires, mais face à deux univers qui discutent, chacun avec un vocabulaire réduit. L'exercice de style permet de créer des instants dotés d'un fort pouvoir de suggestion (scènes oniriques avec un personnage vivant évoluant dans un décor filmé évocateur - feu, eau...) ou d'une vraie beauté formelle, mais en même temps l'exercice se trouve vite confronté à un problème de limites techniques, tant du point de vue théâtral (espace de jeu, mouvements, acteurs maintenus à distance) que cinématographique (gros plans, travelling, déplacements de caméra, découpage) parce que ces deux univers se côtoient mais peinent à s'entremêler.

L'exercice est intéressant. Il est loin d'être vain et mérite d'être vu. Cependant, au sortir de la pièce, le spectateur se sera soit laissé emporter grâce à des scènes d'une grande beauté formelle, soit aura eu l'impression d'avoir assisté à un hommage au cinéma noir qui multipliait les clichés associés à ce style cinématographique tout en restant extérieur à la fois à l'action et à l'émotion.

 

Laurent Coudol         
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# 11 octobre 2020 : La Mare Aux Grenouilles

Un samedi sur deux à 18h, c'est la Mare Aux Grenouilles, émission en direct où il est évidemment question de culture. N'hésitez pas à suivre la chaine Twitch de Froggy's pour ne rien louper. En attendant voici le replay de la #12 et bien sûr le sommaire de la semaine.

Du côté de la musique :

"Glover's mistake" de Mickaël Mottet
"Chanson d'amour" de Alexandre Tharaud et Sabine Devieilhe
"Deux mezzos sinon rien" de Karine Deshayes
"Visible(s)" de La Phaze
"Seven Inch" 2eme émission de la 2eme saison de LISTEN IN BED
"Introsessions EP" de Minshai
"Faune" de Raphaël Pannier Quartet
"Shaken soda" de Shaken Soda
"Y" de The Yokel
"L'ancien soleil" de Yvan Marc
et toujours :
"All thoughts fly" de Anna von Hausswolff
"Die, motherfucker ! die !!!" de Apple Jelly
"BT93" de BT93
"Brahms - musique de chambre vol 3 et 4" de Geoffroy Couteau
"Le temps béni de la pandémie" de Les Goguettes (en trio mais à 4)
"Mozart : Betulia liberata" de Les talens Lyriques & Christophe Rousset
"Both at once" de Martin Joey Dine
"Dialogues" de Nicolas Baldeyrou
"Source" de Nubya Garcia
"Glasgow kiss EP" de Shadow of Planes

Au théâtre :

les nouveautés :
"Aux 2 colombes" au Théâtre Le Ranelagh
"Le petit coiffeur" au Théâtre Rive Gauche
"L'Habilleur" au Théâtre Berthelot à Montreuil
"Nicolas de Staël - La fureur de peindre" au Théâtre Le Lucernaire
"Un jour, je reviendrai" au Théâtre de Sartrouville
"La Légende du Saint Buveur" au Théâtre du Petit Montparnasse
"Petit frère. La grande histoire Aznavour" au Théâtre 12
"L'Amérique n'existe pas" au Théâtre Essaion
"Mon âge d'Or" au Théâtre Les rendez-Vous d'Ailleurs
les reprises :
"Les Témoins" à la Manufacture des Abbesses
"Avec le paradis au bout" au Lavoir Moderne Parisien
"Inch'Allah chez les bourgeois" au Théâtre d'Edgar
"Stéphanie Jarroux - Bio et Barge" au Palais des Glaces
"Karine Dubernet - Souris pas" à l'Apollo Comedy
"Les Faucheuses" à la Comédie Nation
"Les Folies Gruss" à la Porte de Passy
"Mariaj en chonsons" en tournée
et les spectacles déjà à l'affiche

Expositions :

la nouvelle saison muséale avec :
"Gabrielle Chanel - Manifeste de mode" au Palais Galliera
"L’Age d’or de la peinture danoise (1801-1864)" au Petit Palais
"Man Ray et la mode" au Musée du Luxembourg
"Victor Brauner - Je suis le rêve. Je suis l'inspiration" au Musée d'Art Moderne de Paris
"Sarah Moon - PasséPrésent" au Musée d'Art Moderne de Paris

"Alaïa et Balenciaga - Sculpteurs de la forme" à la Fondation Azzedine Alaïa
"Pierre et Gilles - Errances immobiles" à la Galerie Templon

Cinéma :

en salle :
"Yalda, la nuit du pardon" de Massoud Bakhshi
at home :
"Un été inoubliable" de Lucian Pintilie
"Mélo" d'Alain Resnais
"Montanha, un adolescent à Lisbonne" de João Salaviza
"La vie au ranch" de Sophie Letourneur
"La traversée de l'ombre" de Marcel Gisler
"Les sirènes de Levanzo" de Rolando Colla

Lecture avec :

"Etouffer la révolte" de Jonathan M. Metzl
"Infographie de la Rome antique" de John Scheid, Nicolas Guillerat & Milan Melocco
"L'accident de chasse" de David L. Carlson & Landis Blair
"Le voleur de plumes" de Kirk Wallace Johnson
"Mon père et ma mère" de Aharon Appelfeld
"Réparer les femmes : un combat contre la barbarie" de Denis Mukwege & Guy-Bernard Cadière
"Un coeur en sourdine" de Alexandra Pasquer
et toujours :
"Athènes" de Sonia Darthou et "Le palais d'Orsay" de Hélène Lewandowki
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