Spectacle
visuel conçu par me collectif Les 7 doigts de la main,
mise en scène et chorégraphie de Shana Carroll
et Gypsy Snider, avec Antoine Auger, Antoine Carabinier-Lépine,
Jonathan Casaubon, Geneviève Morin, Xavier Lavarre et Philip
Rosenberg.
Après le "Loft" d'artiste en 2002, "Traces"
est la deuxième production du collectif québécois
Les 7 Doigts de la main, qui a fait ses classes dans la grosse
entreprise de divertissement artistique spécialisée
en cirque contemporain, le Cirque du Soleil, puis au Cirque
Eloize, et qui s'inscrit dans la lignée du "nouveau
cirque".
Pour la conception rien de novateur mais un astucieux melting
pot fédérateur pour un produit formaté
et ciblé, à l'instar des spectacles hybrides dans
l'air du temps, avec des thématiques "djeunes"
- le spleen des post adolescents et la vie de bohême "arty"
dans une sorte de squatt confraternel - traité à
la manière d'une comédie musicale sans texte mais
bande-son punchy qui dépote, du générique
de "La panthère rose" à Radiohead, avec
la vidéo désormais incontournable.
Et surtout, le mélange des codes entre le cirque, avec
de traditionnelles disciplines circassiennes, liées essentiellement
à l'acrobatie, et leurs équivalents dans la culture
dite urbaine que sont les danses urbaines et les arts de la
rue tels que le skateboard.
La mise en scène et la chorégraphie de Shana
Carroll et Gypsy Snider reposent sur deux paramètres
savamment dosés : le mouvement perpétuel, qui
va de la cabriole au vrai numéro de cirque dans des numéros
qui se succèdent rapidement afin de capter l'attention
des spectateurs, notamment celle des plus jeunes incapables
d'une concentration soutenue, et une scénarisation inspirée
de la téle réalité.
Sur scène, cinq garçons et une fille, tous formés
à l’École nationale du cirque de Montréal,
transfuges pour la plupart du Cirque du Soleil et du Cirque
Eloize : Antoine Auger, Antoine Carabinier-Lépine (belle
maîtrise à la roue de Cyr), Jonathan Casaubon,
Geneviève Morin (spectaculaire au trapèze ballant),
Xavier et Philip Rosenberg (remarquable équilibriste).
Tous manifestent une énergie et un dynamisme de performeurs,
au sens anglo-saxon du terme, qui sont pour l'essentiel à
l'empathie qui se dégage du spectacle. |