Récital conçu et interprété par Agnès Debord accompagnée par Gérald Elliott au piano et François Verguet à la guitare, dans une mise en scène de Laurent Fraunié.
Dans son opus précédent, "Dans l'air", le troisième en date, spectacle de théâtre musical qui revisitait des standards de la chanson rétro, Agnès Debord avait disséminé quelques textes contemporains, les siens, qui augurait de son désir d'élaborer, à terme, son propre répertoire.
En 2009, voilà désormais qui est fait, avec ce délicieux et pétillant récital intitulé "Agnès Debord chante Oui" qui, à l'image de son auteur-interprète, oscille entre gouaille espiègle et sensualité à fleur de peau et témoigne d'un joli brin de plume qui officie dans la vraie chanson à texte et à sentiment.
Si elle est pétulante pour les chansons humoristico-fantaisistes ("Plic, plic, floc, floc et tcha-tcha-tcha", "La fin des haricots"), elle se révèle particulièrement inspirée dans son registre de prédilection qu'est l'amour dont elle embrasse toutes les déclinaisons sur des mélodies éclectiques, du swing à la bossa nova, composées notamment par Daniel Glet, François Verguet et Jérôme Suzat-Plessis.
Sa bienheureuse addiction à l'amour la guide joliment des premiers feux ("Amour naissant") à l'amour enfui ("Dédicace" une sublime pépite) en passant par l'attrait des contraires ("Je me suis pas méfiée") et le back street ("Les bras ballants").
De sa formation de danseuse et de son métier de comédienne elle a acquis le goût et le sens de la scène, qualités bien mises en valeur par la direction de Laurent Fraunié, de l'interprétation généreuse et d'un très gracieux jeu de bras qui, de volutes en arabesques, au gré d'un timbre de voix harmonieux, illumine une prestation exquise en synergie avec ses musiciens, Gérald Elliott et François Verguet respectivement au piano et à la guitare.
Avec ce spectacle au judicieux dosage entre sourire et émotion et à l'interprétation accomplie, Agnès Debord met définitivement une bien jolie gambette dans la cour des grands de la chanson française.
