Tour
de chant de Henri Courseaux accompagné par Nathalie Miravette
au piano et Johanne Mathaly au violoncelle.
Une pianiste, une violoncelliste et le voilà qui entre
en scène : silhouette dégingandée, il porte
une chemise mauve et va directement au micro pour chanter avec
fougue, comme s’il s’agissait d’une nécessité
absolue.
Le comédien, on le connait. Des rôles au théâtre
ou au cinéma avec les plus grands. (Il triomphe actuellement
dans "La nuit des rois" mis en scène par Nicolas
Briançon). Voilà maintenant qu’on découvre
le chanteur Henri Courseaux.
Car il ne s’agit pas uniquement d’un comédien
qui chante, mais un d’un véritable chanteur avec
son univers et sa voix singulière. Ses chansons sont
des cris lancés dans la nuit pour dire ses doutes ou
rire d’une absurdité. Se tordant et se convulsionnant,
il donne toute son énergie et sa démesure dans
des complaintes parfois mélancoliques, parfois drôles,
où éclate son talent d’homme de scène.
Conversant avec une voix intérieur d’un détracteur
qui prend plusieurs formes, il désamorce le côté
un peu trop sérieux de certaines chansons en ajoutant
une bonne touche d’autodérision et des intermèdes
ludiques avec ses deux musiciennes (Nathalie Miravette et Johanne
Mathaly, épatantes, qui apportent indéniablement
à la réussite du spectacle). Mais tout ça
ne masque pas complètement la gravité et la beauté
de ses textes où perce une douleur entêtante. Les
mélodies sont belles et nous font voyager.
"Ma foi, je doute", un moment de spectacle total
où ce poète nous emporte dans son monde singulier
et nous laisse admiratif de tant de présence scénique. |