Voici
quelques mois, suite à une altercation lors d'un concert
du groupe Blanche dans un club de Detroit,
Jack White, chanteur-guitariste bien
connu des White Stripes, a sévèrement
démoli le portait de Jason Stollsteimer,
chanteur-guitariste des Von Bondies, également
originaires de la Motor City.
C'est bien simple, à la faveur de cette simple baston, tout
fan de rock normalement constitué connaît maintenant
l'existence des Von Bondies ... et ce ne sont pas les principaux
intéressés qui vont se plaindre de ce récent
coup de projecteur !
Et pourtant ... ceux qui sont déjà eu l'opportunité
de les apercevoir sur scène ou d'écouter leur premier
opus Lack Of Communication sur Sympathy
For The Record Industry produit par Jack White ont su avant tout
le monde que les Von Bondies étaient le groupe sur lequel
compter dans la meute revival actuelle : deux garçons, deux
filles, une musique délibérément sexuelle dont
les influences ne se limitent pas bêtement à celles
de leur petits camarades.
Pour leur nouvel album, intitulé Pawn
Shoppe Heart, les Von Bondies ont fait appel - à l'exception
de deux titres avec Jim 'Dirtbombs' Diamond
- à Jerry Harrison pour la production,
transfuge de la mythique première mouture des Modern
Lovers ayant plus tard fait carrière chez Talking
Heads, d'où un son plus new wave fatalement moins
rêche et crade que sur Lack Of Communication.
Ce nouvel habillage, tout d'abord surprenant, séduit rapidement
notamment via un premier simple tuant en plage trois : "C'Mon
C'Mon", lequel possède au moins autant de potentiel
que "Seven Nation Army" à
la même époque l'an dernier. Suivent ensuite trois
titres à tomber par terre : "Tell
Me What You See" où plane (comme souvent) l'ombre
de Jeffrey Lee Pierce, "Been
Swank", du Von Bondies pur jus avant un "Mairead"
que Link Wray n'aurait certainement
pas renié. Jason Stollsteimer, enlève alors son costume
de dictateur laissant le chant à la bassiste Carrie
Smith sur le très efficace "Not
That Social " ou co-écrivant "The
Fever" avec le batteur Don Blum
pour un résultat manquant de conviction.
La fin de l'album recèle, quant à elle, quelques
pépites figurant parmi les meilleures du groupe : "Crawl
Through The Darkness", "Poison
Ivy" avant un "Pawn Shoppe
Heart", déjà fortement éprouvé
sur scène, ici dans une version incandescente.
Au final, même si les références à Motown
se diluent dans les autres influences, ce deuxième album
reste fidèle à la ligne directrice du groupe avec
son chanteur littéralement possédé, son lot
de riffs entêtants appuyés par une solide rythmique
...
Pawn Shoppe Heart des Von Bondies, voilà donc une galette
qu'il conviendra de se remémorer lors de l'attribution du
prix de l'album rock de l'année. Franche réussite
!
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