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puce L'enfer de Henri-Georges Clouzot
Serge Bromberg et Ruxandra  ( )  novembre 2009

Réalisé par Serge Bromberg et Ruxandra Medrea. France. 2009. Documentaire.

C’est un film casse-gueule. Non parce qu’il est plus difficile à réaliser qu’un autre de même envergure (encore que !). Mais lorsque l’on s’attaque à un film maudit, les présages néfastes ne restent jamais inactifs. Les mauvais génies veillent. Il y a de la magie noire dans l’univers du film inachevé, il traîne avec lui la poisse et les fantômes qui l’on conduit à sa perte.

Un mimétisme qui ne joue pas ici, à la fée carabosse.

Les Dieux du cinéma (si ils en restent) sont du côté de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea, les réalisateurs. Et l’Olympe (Trouvez-le sur la carte cinématographique) a décrété qu’il fallait ainsi réveiller un film endormi. Alors rêvons en voyant sur les écrans ce film qui résume en 1964 les désirs cinématographiques inachevés, d’un des plus grands réalisateurs français.

Serge Bromberg en sportif avéré a su éviter les obstacles pour nous livrer, en résonance l’histoire peut commune de "L'’Enfer". Romy Schneider à 26 ans, Serge Reggiani 42 ans et en 1964 ils deviennent sous la houlette d’Henri-Georges Clouzot qui n’a pas tournée depuis "La vérité" avec Brigitte Bardot (4 ans), les protagonistes de l’aventure.

Entre les mains du réalisateur de L'assassin habite au 21", un sujet que l’on aurait pu croire banal. Un jeune couple (Romy Schneider /Serge Reggiani) prend un commerce en province, dans un lieu pittoresque. Mais l’homme d’une jalousie maladive fantasme sur les absences répétées de sa femme. Il se retrouve un jour, un rasoir à la main devant son corps ? Sa jalousie l’a-t-il conduit au meurtre. Il ne se souvient de rien, alors il se remémore leur vie commune, pour comprendre…

Là ou, naturellement le film aurait peut-être basic de basic, H.G Clouzot veut faire de ce sujet, une réalisation visionnaire, un travail unique, des images à vous couper le souffle.

Jusqu’où ?

"L’Enfer" ne verra jamais le jour, les images sembleront volatilisées et le budget pharaonique (illimité) n’aura pas suffi à ce que le film refasse surface. Que c’est-il donc passé ?

Ne comptez pas sur moi pour vous divulguer quoi que se soit. Surtout pas. Je laisse au beau film de Serge Bromberg et Ruxandra Medrea de dénouer l’enquête. DE vous prendre par la main et de vous faire voyager dans un monde cinématographique qui va bien au-delà de l’écran. Les auteurs nous offrent ce que rarement un film peut faire, l’envers du décor.

Nous sommes face à un film composite. L’enquête surfe sur les images retrouvées par Serge Bromberg. Des images jamais vues, oubliées et qui renaissent sous les témoignages de Costa-Gravas, à l’époque assistant réalisateur, de Catherine Allégret dont s’était la première apparition à l’image ou encore Gilbert Amy, compositeur musical.

On ne peut pas comprendre l’effondrement de la production sans ces témoignages clés où il faut ajouter le regard de Joël Stein, de la scripte Thi Lan Nguyen ou encore Bernard Sora alors stagiaire. Les images impensables défilent et nous spectateurs, témoins du temps passé on se met à fantasmer sur le film maudit. A l’imaginer fini, à essayer de comprendre le drame que vivait Serge Reggiani. Depuis combien de temps avait-il projeté de claquer la porte du tournage ? Qui se met à penser, à vivre au fil du déroulement du film avec les équipes qui se multiplient, les essais techniques rendant les images incontrôlables au regard. Nous sommes là dans la salle et l’on ne peut rien faire alors que Jean-Louis Ducarme, l’ingénieur du son, Jacques Douy, l’assistant décorateur, William Lubtchansky l’assistant chef-opérateur continuent à se confesser, continuent à ouvrir les secrets d’un film qui aurait dû révolutionner l’écriture cinématographique…

Le monde est là, impuissant devant le drame qui se déroule en vase clos. Le film s’effrite dans la démesure qui prend doucement le dessus sans pour autant ternir la beauté du texte. Sa profondeur comme ultime ancrage au film.

Oui, c'est ce qu’il reste, une fois les images impressionnées, pour tout trésor. Et l’interprétation en retenue dans un décor minimaliste (heureusement, c’est aussi une très grande force du film de ne pas avoir fait, à la manière de.) de Jacques Gamblin reprenant le rôle de Serge Reggiani et Bérénice Bejo celui de Romy Schneider où ils s’affrontent dans l’élégance des dialogues. Toute la puissance et le talent de Henri-Georges Clouzot éclatent dans ces trop rares extraits qui viennent compléter le puzzle.

Les deux réalisateurs ont réussi à nous offrir autre chose qu’un long plaidoyer. Le film est là dans leurs travaux, quelque part, comme une œuvre qui n’attend rien d’autre des spectateurs que de se réveiller, de se révéler. Pour cela, il faut pas hésiter à venir s’offrir une toile. Et si par les moments qui courent, il doit n'y en avoir qu’une, n’hésitez pas, foncer voir "L'Enfer", sûr, vous ne verrez peut-être plus le cinéma de la même manière en sortant de la salle.

 

Durée : 1h34


        
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