Très discutable album que ce There's no place at homes.
En 2009, les parisiens d'Exsonvaldes empruntent des codes rock indus à l'anglaise, sortent Near the edge of something beautiful, avec des arrangements electro rock pas vilains du tout (mélange de Hooverphonic, dEus et Muse).
Cette nouvelle galette, sortie même pas un an après, est clairement un recyclage.
Dans un style bien épuré, entre pop et folk, ils troquent les quelques grosses guitares et effets de synthés bien arrangés par des guitares rythmiques et des choeurs.
Exercice intéressant, certes, mais pas vraiment innovant.
Ah ! Avant de dérouler l'album, cette voix un peu irritante du chanteur (sorte de brian molko un peu fatigué), j'ai du mal à m'y faire, heureusement la simplicité musicale va faire le reste.
On retrouve donc "Everything I see" avec deux guitares folk en cadence, batterie simpliste derrière (c'est simple, on dirait une boîte à rythme), l'ensemble est assez agréable je dois dire.
On pourrait y trouver un semblant de Smiths, sans la superbe voix de Morrissey.
Sur "Lali" (qui avait frappé les esprits sur l'album précédent), le groupe montre qu'il est capable de la transformer en une chouette ballade pop rock à la guitare, avec une voix féminine venant se greffer, toute douce.
De bons ingrédients à la Belle and Sebastian, sauf qu'Exsonvaldes est français et que ce genre
– pop / folk – dans notre beau pays, n'est pas vraiment une marque de fabrique.
Ils suivent le sympa sillon tracé par les Tahiti 80, Girls in Hawaii...
Voulaient-ils faire leur Radiohead avec ce "Going away" ?
A l'instar de "Creep", ce titre phare d'Exsonvaldes sorti sur l'album Time we spent together est également rejoué folk.
M'enfin bon, toujours est-il que les guitares rythmiques y sont bien accrocheuses, amenant ainsi une belle ballade en cadence, simple et efficace.
"Sunlight" ne casse pas des briques mais dévoile une gentille mélodie tout de même. Vient ce "Old and weak", tout lent au départ, qui s'emballe en une bonne balade pop avec de bien entêtantes guitares acoustiques, des claquements de main derrière, des "papalaaaaa" en choeur.
Enfin, on tient LE morceau folk de l'album (non, je rectifie, LE morceau de l'album, original ce coup ci), "Folk song" (bon, le titre l'est moins, original) chanté à deux, accompagné d'une guitare folk du plus bel effet, on aurait aimer qu'il soit plus long d'une ou deux minutes.
Ils se livrent bientôt à l'exercice de la reprise et offre une copie meilleure que l'original, à la manière du "I will survive" de Cake.
Il fallait oser cette reprise du "Take on me" de A-Ha, et l'ensemble bien pop folk fait vite oublier les synthés des beaux gosses suédois, même si on avait connu pire à l'époque.
"I know" part encore comme une jolie ballade folk avant que batterie et accords de guitare donnent de la hauteur à l'ensemble. Comme "Everything I see", "Last year" est une belle ballade assez "Smithienne".
Rien d'exceptionnel, on se l'accorde, mais joliment frais.
Soyons honnête, dans son ensemble j'aime beaucoup les ballades enjouées de ce There's no place at homes, simple, frais, entraînant comme il faut. Mais cet enthousiasme me gêne et il retombe vite quand on sent qu'il s'agit d'un recyclage.
Le copier-coller laisse toujours une étrange sensation dans les oreilles, ainsi je préfèrerai toujours Kid A à Amnesiac, Clandestino à la Proxima Estacion : Esperanza ou exemple plus adéquat à la situation qui nous préoccupe, je regretterai toujours que le Unplugged in New-York de Nirvana est eu plus d'estime que In Utero et Nevermind réunis, sous pretexte que l'acoustique passe mieux. J'imagine très bien les Exsonvaldes se dire "non, ce Near the edge of something beautiful, on le refait mais moins chargé" mais bon, trop tard, même si c'est de la joli pop/folk à l'arrivée.
On attend donc de pied ferme le prochain – vrai – effort de ces parisiens qui ont le sens de la mélodie, c'est indéniable.
Qu'ils prennent leur temps ce coup ci. |