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puce Festival Les Nuits de l'Alligator 2010 (lundi 22)
Hell's Kitchen - Mustang - Bob Log III  (La Maroquinerie, Paris)  lundi 22 février 2010

Répondant à l'appel du blues, nous nous rendons ce soir à La Maroquinerie pour assister à la première des sept soirées parisiennes du festival Les Nuits de l'Alligator – consacré à la musique née sur les rives du Mississippi.

L'affiche de ce soir s'avère aussi aussi éclectique qu'intéressante : de grands suisses (Hell's Kitchen), de jeunes pousses Clermontoises qui montent (Mustang), et un astronaute prêcheur de blues (Bob Log III).

Les Hell's Kitchen sont chargés de démarrer la soirée.

Ils entament leur set par un blues lancinant et écorché, puis enchaînent avec deux morceaux beaucoup plus virulents et entraînants, chargés de saturation. Quarante minutes durant, ils alterneront entre ces deux styles.

Sur scène, un guitariste-chanteur, un batteur-percussionniste et un contrebassiste. Le guitariste, tout sauf un manchot, nous gratifie de quelques solos forts réjouissants.

Un brin déjanté, il assure aussi le spectacle par ses grimaces, ses cris et poses en tous genres, et ses tentatives d'avalage de micro.

Le batteur, lui, alterne entre batterie et washboard, alors que le contrebassiste demeure imperturbable.

Le passage tonique et musclé des Hell's Kitchen n'apporte certes rien d'extraordinaire ou de révolutionnaire, mais les suisses rendent tout de même une très bonne copie, honnête et inspirée, qui a convaincu le public, nous y compris.

Place à Mustang : dès leur apparition, on se retrouve projetés illico au beau milieu des années 50. Tout sur scène (musique, fringues, voix, coiffures) ramène à la décennie dorée du rock & roll.

Vêtus de blanc, cheveux gominés et coiffés façon Elvis pour le chanteur, pantalon à bretelle et chapeau pour le bassiste, lunettes de soleil pour le batteur : les Mustang ont tout pour plaire à Didier l'Embrouille.

Après un méticuleux changement de plateau, ils attaquent par "Mustang", un titre instrumental qu'on jurerait écrit par les Shadows.

La guitare est bourrée de réverb, la basse est ronde et chaude, la batterie soutient le tout habilement.

La musique des trois garçons est complètement à contre-courant, on les imagine aisément faire un tabac dans les 50's.

Les mauvaises langues les cantonneront à des Chats Sauvages ou des Chaussettes Noires modernes. La filiation existe mais est réductrice. Ces trois gars ont de l'énergie à revendre, de vraies qualités de musiciens et des influences racées (Gene Vincent, Elvis Presley, Chuck Berry, mais pas seulement).

Le rêve Américain fonctionne à plein régime pour Mustang. Mais ils font un peu trop propres sur eux pour que notre curiosité se transforme en enthousiasme. Il leur manque encore une dose d'agressivité rock pour convaincre complètement.

Même si les compositions ne sont pas encore toutes à la hauteur, Mustang s'impose comme un bon groupe de scène.

Ils alternent efficacement slows ("La Plus Belle Chanson Du Monde", superbe ballade dont les accords ne sont pas sans rappeler un célèbre duo versaillais), rockabilly ("Sexy Symphonie"), surf pop ("King Of The Jungle"), rock & roll ("Je M'Emmerde"), yéyé ("Pia Pia Pia") et ajoutent quelques effets électroniques – boîtes à rythmes et synthé – ("C'est Fini", très Kraftwerk dans l'esprit).

Les tics vocaux de Jean Felzine peuvent parfois crisper, mais on voit surtout en lui un bon chanteur, à la maturité et à la maîtrise vocale indéniable. S'ajoute à cela le fait que la version live présentée ce soir est autrement plus convaincante que celle du disque. Il faut prendre Mustang pour ce qu'il est : un exercice de style passionné mais encore tendre. Même si leur prestation a ses limites, les anachroniques Clermontois sont donc bien plus qu'une simple caricature et finissent par remporter la partie.

Dernier artiste à rentrer en piste ce soir : Bob Log III. Imaginez un Daft Punk orphelin de ses platines, transformé en Homme-Orchestre, et jouant du John Lee Hooker sous amphétamines. De profil, avec son téléphone incrusté dans le casque en guise de micro, on croirait voire une mouche géante sur scène. Ne lui manque plus que les ailes.

Arrivé depuis les coulisses en jouant sur sa guitare, l'américain ne s'octroie aucun temps mort. Le pied droit vissé sur la pédale de grosse caisse et le gauche sur ses cymbales, le musicien offre un blues cradingue complètement déjanté envoyé à toute allure. Au-delà du concept scénique amusant, Bob Log III donne sérieusement envie de remuer du popotin.

Expérience bizarre tout de même que de fixer un cosmonaute à guitare pendant une heure. Une chose est sûre : ce n'est pas par le regard qu'il fait passer ses émotions.

L'américain n'a pas sa langue dans sa poche et manie fort bien la provocation : ses pitreries baragouinées entre deux morceaux font glousser les spectateurs.

Au cours d'hilarants monologues, il supplie notamment ces derniers de lui donner à boire ("I'll drink everything, I'm a thirsty motherfucker !") puis enchaîne sans transition avec "A song about absolutely nothing". Tout ça n'a ni queue ni tête, le show a un aspect décalé et foutraque très plaisants.

Mais là aussi, le concept a ses limites. Certes emballants et sacrément décapants, les titres suivent le même schéma et s'avèrent répétitifs au bout du compte.

Mais ne faisons pas la fine bouche : son show est suffisamment étonnant pour passer un bon moment musical.

Cette charmante soirée d'ouverture du festival "Les Nuits de l'Alligator" a tenu ses promesses. Dans une ambiance décontractée et bon enfant, on a assisté à trois déclinaisons différentes et réussies du blues.

 

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En savoir plus :
Le site officiel de Hell's Kitchen
Le Myspace de Hell's Kitchen
Le Myspace de Mustang
Le site officiel de Bob Log III
Le Myspace de Bob Log III
Le site officiel du Festival Les Nuits de l'alligator
Le blog de Pierre

Crédits photos : Marie Guerre (Toute la série sur Taste of Indie)


Pierre Baubeau         
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# 15 novembre 2020 : Novembre à Paris

Les 13 novembre (a fortiori quand cela tombe un vendredi) ne seront plus vraiment les mêmes depuis 2015. Nos pensées vont nécessairement vers les victimes et leurs proches de ces attentats. En attendant de pouvoir retourner en concerts, aux terrasses de cafés, partageons un peu de joie au travers de notre sélection culturelle de la semaine.

Du côté de la musique :

"Pursue a less miserable life" de Saffron Eyes
"Reborn" de Aldo Romano
"Dear mademoiselle" de Astrig Siranossian
"Lignes futures" de Brazzier
"Song machine, season one : Strange timez" de Gorillaz
"Mémoire d'un enfant de 300 000 ans" de Imbert Imbert
"Perspectives & avatars" de Laura Perrudin
"Aux amis qui manquent" la 4eme émission de la saison 2 de Listen In Bed
"Frédéric Chopin" de Roustem Saitkoulov
"Beethoven, un nouveau manifeste" de Simon Zaoui
"Any day now" de The Brooks
et toujours :
"Walton, Grisi & Prokofiev : Heroes" de Adrien La Marca
"Noir lac" de David Neerman
"Tonus !" de Old School Funky Family
"Difference and repetition (a musical evocation of Gilles Deleuze" de Palo Alto
"Primevère" de Primevère
"Spirit song" de Simon Moullier
"Untried ways" de Solaris Great Confusion

Au théâtre at home :
avec les captations vidéo de :
"Antigone" de Lucie Berelowitsch
"La vie de Galilée" de Bertold Brecht
"La Nuit des taupes" de Philippe Quesne
"To my only desire" de Gaëlle Bourges
"Cléopâtre in love" de Christophe Fiat et Judith Henry
"Affordable Solution for Better Living" de The´o Mercier et Steven Michel
pour rire et sourire :
"Panique au Plaza" de Ray Cooney
"Oscar" de Claude Magnier
"Shirley & Dino à Marigny"
"Philippe Lelièvre - Givré !"
et un air d'opéra avec "L'Orfeo" de Claudio Monteverdi

Expositions :

découvrir l'exposition commentée "Bacon en toutes lettres" au Centre Pompidou
voir ou revoir l'exposition "Turner, peintures et aquarelles - Collections de la Tate" au Musée Jacquemart-André en vidéo
des visites d'expositions commentées par les commissaires : "Delacroix" au Musée du Louvre "Berthe Morisot" au Musée d'Orsay
découvrir le Musée Nissim de Camondo à Paris
la Cité de la Dentelle et de la Mode à Calais et à Toulouse au musée d'art contemporain Les Abattoirs
le Musée Albertina de Vienne et l'Alte Nationalgalerie Staatliche à Berlin
le Musée Robert Brady à Cuernavaca au Mexique et le Musée National des Beaux-Arts de Rio de Janeiro

Cinéma :

at home en steaming gratuit et pour tous les goûts :
"Naissance des pieuvres" de Céline Sciamma
"A perdre la raison" de Joachim Lafosse
"Dieu seul me voit "de Bruno Podalydès
"Starbuck" de Ken Scott
"Bébé tigre" de Cyprien Vial
"Un poison violent" de Katell Quillévéré
"Versailles " de Pierre Schoeller

Lecture avec :

"Histoire politique de la roue" de Raphael Meltz
"Inépuisables" de Vivian Gornick
"Kudos" de Rachel Cusk
"Se cacher pour l'hiver" de Sarah St-Vincent
"Histoire navale de la seconde guerre mondiale" de Craig L. Symonds
et toujours :
"Brûler, brûler, brûler" de Lisette Lombé
"Christophe Honoré, les corps libérés" de Mathieu Champalaune
"Dark was the night" de Grégoire Hervier
"Paris-en-fantasy : La légende du Saint-Crââne" de Bret Nephaeus
"Tupinilândia" de Samir Machado de Machado

Bonne lecture, bonne culture, et à la semaine prochaine.

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