L’exposition du photographe Willy Ronis a été pensé du vivant de l’artiste (lors des Rencontres de la photographie à Arles en 2009). En effet quelques semaines précédant son décès (11 septembre 2009), Willy Ronis avait imaginé et souhaité avec enthousiasme, pour fêter ses cent ans, un évènement à la hauteur de son talent (immense).
C’est chose faite, mais malheureusement sans lui et sa tendre bonne humeur.
On peut la découvrir à la Monnaie de Paris du 16 avril au 22 août 2010. Un accrochage à l’ombre de Willy Rosnis. Un souhait est une promesse toute en délicatesse… Pour concrétiser ce vœux posthume, il aura fallu que le Jeu de Paume et la Monnaie de Paris s’associent à la Médiathèque de l’architecture et du patrimoine le tout sous la houlette du Ministère de la Culture et de la Communication pour que cette rétrospective sélective voit le jour.
Pas moins.
Une exposition aux 150 clichés, couleurs émotions.
Le choix des œuvres a été fait et pensé par Willy Ronis lui-même, il a donné l’importance à un équilibre qui vont des photographies les plus célèbres à des cliqués jamais exposés. Une découverte pour le public des photos mille fois vues mais aussi l’étonnement devant les œuvres vierges de tout public. Si notre regard a du mal à se détacher, encore et toujours, de ces clichés d’un Paris nostalgique, nous admirons comme des enfants à Noël, les images des voyages de Willy Ronis dans les pays de l’Est ou l’homme en humaniste s’est intéressé au monde ouvrier d’alors.
L’art du photographe, son œil bienveillant sur le monde qui l’entoure et principalement les gens (comme dirait Simenon) est résonance avec ses convictions communistes. Droit dans ses bottes l’artiste.
Et donc ce n’est pas non plus un hasard que la Monnaie de Paris ait été choisie comme lieu d’exposition. Il faut se souvenir qu’ici résonne encore les luttes ouvrières, les luttes sociales depuis le XVIIIe siècle, le mot "progrès" a une signification, un sens "ouvrier" très fort.
Il n’y a pas de hasard chez cet artiste là ou alors c’est que l’on ne connaît pas le terme de "Militant. Et c’est pour cela que cette exposition est ouverte au plus grand nombre. Offerte comme la représentation d’un talent, mais également comme le témoignage social d’un monde que bon nombre voudrait voir mourir.
Les images sélectionnées proviennent de la donation Willy Ronis que le photographe avait offert de son vivant à l’État français. Rassemblées à la médiathèque de l’architecture et du patrimoine, la donation regroupe plusieurs milliers de négatifs et d’albums. A savoir cette richesse, nous savons qu’il faudra du temps pour le catalogage… Mais le temps d’une œuvre artistique n’a que faire de celui des humains.
Soyez patients et venez découvrir le monde de monsieur Willy Ronis.