Seule en scène satirique écrit et interprété par Rafaële Arditti dans une mise en scène de Noémie Lefebvre.

Clown, comédienne, auteur : Rafaële Arditti, présente "Sarkophonie" un solo de clown jubilatoire qui s'avère simultanément un roboratif exercice de chansonnier, un épatant numéro de mime, une satire burlesque et une farce parodique de la politique politicienne de la gouvernance contemporaine.

En à peine une petite heure, avec un personnage qui tient du guignol, du comique-troupier, du clown, du roi Ubu et de la caricature brechtienne Arturo Ui, elle entreprend une entreprise de radiographie et de déconstruction du langage politique de l'époux de la belle Carlita, une déconstruction qui utilise toutes les richesses des jeux de mots, des mots-valises à de l'écriture oulipienne.

Et, comme souvent, les mots, foncièrement péripatéticiens hermaphrodites, contiennent à la fois leur sens premier et leur contraire pour peu qu'on sache les écouter et les faire parler. Sans jamais de donner de leçon, montrant tout simplement, ce spectacle illustre une fois encore, mais ce n'est jamais trop, le pouvoir janusien des mots qui peuvent être à la fois lénifiants et sublimininaux et constituer le fer de lance de la propagande, de l'endoctrinement et du totalitarisme.

Ainsi, à partir de la réécriture d'un vrai discours présidentiel, cette "Dissection dyslexique du discours réactionnaire" s'adresse aux coconcitoyens nuls, ces pommes qui ont besoin de pepsipoire, qui ne verraient pas plus que le bout de leur nez face aux grossemesses, les promesses que Sarkozizi, fort attaché à con-plaire la Rance qui frousse, qui pête et qui froussepête, dispense avec son Sainfroifrillon, le garde des vassaux Trasharidati et le ministère des comptes obliques pour, entre autres, assurer le plein emploipas, faire disparaître la précarité, même si ce n'est pas la soupapopolaire, créer l'école de la repoussite et assainir le crapuletalisme financier.

Sur scène, bourré de tics, presque bègue, compulsif, tribun jouissant sur avec son lutrin et poussant la vocalise avec sa "sois belle et tais-toi" de première dame, ce personnage, pour lequel toute ressemblance avec une personne existant n'est pas fortuite, est totalement réussi, aussi fascinant qu'effrayant. Et le spectacle, solidement amarré sur un solide travail des mots et une belle technique de jeu. Et en plus, c'est drôle... et c'est pas faux !