Pièce de théâtre musical écrit par Federico Mora, mise en scène de Stéphan Druet, avec Sebastiàn Galeota, Nanou Garcia, Cécilia Filipi, Emma Fallet, Laura Lago, Stéphane Eloy, François Briault et Salem Sohibi.
Coup de cœur pour cet ovni théatral de Federico Mora dans la mise en scène de Stéphan Druet. C'est loufoque, drôle, politiquement incorrect. Alba gère une pension de famille un peu minable avec l'aide de ses deux sœurs, qu'elle terrorise, et de sa mère qu'elle méprise. Son mari, handicapé, qu'on ne verra pas, n'existe que par les airs d'opéra qu'il écoute à fort volume et que personne ne supporte plus.
Deux nouvelles arrivantes emménagent ce jour-là dans la pension de famille, Yolanda, une prostituée, et Ottavia, artiste de music-hall. Mais Ottavia n'est autre que le fils d'Alba, travesti, rejeté par sa mère en raison de son homosexualité. Mais durant ce temps, Alba tombe amoureuse d'Yolanda.
On pense, bien entendu, aux premiers Almodovar ("Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier"), mais à d'autres productions gays toutes aussi hautes en couleur comme "I Was A Cheerleader", ou "L'Attaque de la moussaka géante".
L'utilisation du Palais est complètement inattendue, du linge aux fenêtres, une machine à laver dans un coin. Les acteurs se répondent d'une fenêtre à l'autre.
Cette pièce se termine dans une chanson et chorégraphie qui réunit tous les acteurs vêtus de robes chatoyantes, des corbeilles de fruits sur la tête. Pour saluer le public, ils avancent sur un plateau comme dans un défilé de mode. Des acteurs qui se donnent à fond et sont tous plus drôles les uns que les autres.
C'est innovant, drôle, rythmé. On pardonnera alors quelques problèmes techniques, en particulier au niveau de l'amplification des voix.
Dans la cour, sous les étoiles, on peut aller chercher une bière ou un verre de vin argentin et regarder cette pièce en mangeant un sandwich au chorizo. Le public est plongé au coeur d'une pièce qui vit, et qui se vit sans modération. |