Comédie darmatique de Alfred de Musset, mise en scène de Marion Donon, avec Cyril Manetta, Emmanuel Besnault et Marion Donon.

C'est à une version “by night” de “Les caprices de Marianne” qu'on a droit, tout se jouant dans une quasi-obscurité, dans un décor de boîte de nuit. Mais sur fond de musique techno, la jeunesse perdue des année 2000 ressemble étrangement à celle de Musset (et c'est ce qui fait la force de ce grand texte !).

La scénographie hyper-moderne entourant la scène de néons aux couleurs changeantes (Florence Zinc) est réussie, même si elle ne permet pas toujours de voir les visages, c'est le plus dommage.

Malgré cet enrobage moderne (et excepté un intermède moderne filmé un peu vain), la version fiévreuse et tendue de Marion Donon, reste très classique dans le fond avec un respect du texte que les comédiens défendent avec brio. L'ensemble est de belle facture. Les projections ne sont pas toujours efficaces  mais le principal n'est pas là : les comédiens, eux, en valent largement la peine : ils sont magnifiques.

Cyril Manetta éclate ici dans le rôle d'Octave dans lequel il met toute sa fougue. Face à lui, Emmanuel Besnault, grave, déploit un jeu tout en finesse et en intériorité : sa belle voix donne toute la mesure du mal intérieur qui ronge Célio (Octave et Célio étant, il faut le rappeler, les deux parties du double d'Alfred de Musset).

Enfin, Marion Donon, si l'on oublie le court-métrage, est une Marianne convaincante, certes remise au goût du jour, mais la transposition de ce que pourrait être aujourd'hui le personnage. Elle joue elle-aussi avec un engagement évident et une belle générosité.

L'ensemble donne une version surprenante mais très maîtrisée et prenante d'un bout à l'autre. A découvrir donc car on n'en sort pas indemne.