Quand on prend les chanteurs(euses)/guitaristes issus des deux duos rock les plus influents des 10 dernières années, qu'on les mélange, et qu'on y rajoute une pincée de Queens of the Stone Age au clavier ou à la guitare, plus un soupçon de basse à la manière des Raconteurs ou des Greenhornes, on obtient un side-project excellent, une sorte de super-groupe à la Them Crooked Vultures mais en plus blues, plus sexy et plus plus sale !
Le 30 juin dernier, The Dead Weather étaient de retour en France pour présenter leur nouvel album, Sea of Crowards, sur la scène du Bataclan. Fin juin, je ne sais pas si vous vous rappelez, mais on était en pleine canicule. Quand la sexy Alison Mosshart a pris possession de la scène, la température est encore montée d'une bonne vingtaine de degrés. L'atmosphère était vraiment étouffante. Les quelques pauvres ventilateurs de la salle étaient inutile. Le moindre geste générait une vague de sueur chez tout le monde. Inutile de dire que toute la salle était trempée avant la fin du premier morceau. Il faisait tellement chaud qu'il y a eu beaucoup de malaises dans la fosse, on se serait cru à un concert de Justin Bieber...
Le rideau déployé en fond de scène était ésotérique et oppressant. Il représentait un oeil géant orné de décorations tribales mais éclairé uniquement en son centre avec une lumière blanche ou au stroboscope, il n'y avait que l'oeil qui ressortait. Cela rajoute à l'atmosphère étrange et étouffante de ce concert.
Avec son Blues Rock venimeux, le groupe nous a emmenés sur les traces d'un Led Zeppelin shamanique. Dans cette fournaise, Alison Mosshart est encore plus hypnotisante que d'habitude : elle se fait prêtresse d'un rock sexy et dégoulinant. Mais au bout de quelques titres, elle qui se donne toujours à fond en live, commence à donner des signes de fatigue. Dean Fertita assure encore plus qu'a l'accoutumée. Il passe des claviers à la guitare en nous balançant des vagues hypnotiques de synthés vintage puis il nous écorche la gueule avec des solos de guitare cradingue. Jack Laurence et lui s'adaptent et rattrapent l'ensemble du groupe quand Alisson a trop de mal à chanter à cause de la chaleur.
Je ne serais jamais impartial en parlant d'un des projets de Jack White. Je trouve que ce mec est un génie et que tout ce qu'il touche se transforme en bonne musique. J'avais adoré le premier album des Dead Weather. Je les avais déjà vus deux fois en concert. C'est un super-groupe dont tous les membres sont très bons dans leurs domaines. En live, ils sont fabuleux. Pour ce concert au Bataclan, avec les conditions difficiles qu'ils ont eues, je suis incapable de dire que c'était un mauvais show... Alisson a eu plus de mal, mais les trois autres l'ont rattrapée chaque fois qu'elle a trébuché... Le concert n'était pas mauvais mais différent. À cause de la chaleur, les morceaux ont été interprétés de manière plus lente que d'habitude. L'énergie brute a été progressivement remplacée par des rythmes plus lancinants. Le côté langoureux et hypnotique de leurs blues rock s'en est retrouvé démultiplié.
Au bout de 45 minutes, le groupe s'est retiré sous les applaudissements d'une salle exténuée. En revenant pour le rappel, Jack White expliquera que c'était le concert le plus chaud qu'ils n'aient jamais fait. Qu'ils seraient contents de revenir à Paris, mais à condition de jouer dans une salle climatisée ! Le groupe quittera définitivement la scène après 1h10 de concert. C'est assez court, mais le groupe comme le public n'en pouvait plus de cette chaleur. Ce fut un show surprenant par l'orientation qu'il a prise. Un très bon souvenir mais si j'ai failli mourir de déshydratation.
Setlist
01. Jawbreaker
02. 60 Feet Tall
03. Hang You From The Heavens
04. You Just Can't Win (reprise de Van Morrison)
05. I Cut Like A Buffalo
06. So Far From Your Weapon
07. No Horse
08. The Difference Between Us
09. I'm Mad
10. Hustle and Cuss
11. Blue Blood Blues
12. Will There Be Enough Water ?
13. Die by the Drop
14. Treat Me Like Your Mother |