Un festival sans pluie, c'est comme Paris sans sa dame de fer... Pourtant, le Chant de Foire (Bournezeau - 85) va pour la première fois depuis longtemps déroger à la règle en accueillant 4000 festivaliers en l'espace de deux jours.
Résolument éclectique, la programmation de cette quinzième édition rassemble des artistes tels que High Tone, Java, Casey, Chinese Man. Mais c'est le seul groupe de rock de la programmation qui a retenu notre attention : Eiffel.
Auréolé du succès de leur single "A tout moment la rue", qui a largement tourné sur les radios, le groupe investit la grande scène sur les coups de 23h et prend le pari d’entrainer les gens dans son rock français à texte.
La nouvelle mouture d’Eiffel, version 2009, avec le retour du premier batteur Nicolas Courret, du passage à la basse d'Estelle Humeau et de l’arrivée de l’épatant guitariste, Nicolas Bonnière (ancien de Dolly) est de très bon augure.
Dès les premières notes et devant le public réceptif du festival, "Minouche" résonne tout en crescendo et fait affluer les derniers retardataires. Morceau idéal pour débuter le set en douceur. Après le calme, souffle le rock ! Et les titres des deux derniers albums s’enchainent avec brio : "Le cœur Australie", "Saoul", "Ma part d’ombre"...
Romain Humeau dépense beaucoup d'énergie, le sourire aux lèvres. Tantôt avec la guitare ou se baladant avec son micro sur la scène, il est sans conteste le pilier du groupe (auteur et compositeur de tous les morceaux).
Le nouveau guitariste se fait aussi remarquer : il assure les riffs et les passages plus mélodiques, tout en bougeant avec une énergie communicatrice.
Il ponctue souvent les morceaux d’ambiances noisy, nouvelles sur scène pour Eiffel, comme sur le final de "A tout moment la rue" quand le "non" est scandé plusieurs fois par la foule et doublé par des effets sonores.
Le groupe déroule ses chansons, textes en français et rythmiques mid-tempo : "Sous ton aile", "Ma blonde" ou "Je m’obstine" et sa très belle intro de guitare, pour finir avec l’excellent "Sombre", extrait du 1/4 heure des ahuris, dernier hymne rock avec son riff de trois accords en ostinato, hypnotisant le public. La pression retombe pour le salut sous les clameurs des festivaliers. En guise de rappel, le groupe interprète "Hype", sa ligne de clavier jouée par Estelle. Romain Humeau n'échappera pas à la tradition du jeté de confetti, accroupi sur le devant de la scène, donnant un point final à un concert explosif.
La nouvelle formation parait être la meilleure depuis la première mouture d’Eiffel, ce que les fans confirment. Le rendez-vous est donc donné à ceux qui ne connaissent pas encore ce groupe, ainsi qu'à ceux qui veulent les revoir, au Zénith de Paris le 15 octobre pour leur plus grand concert à ce jour. |