Comédie d'après l'oeuvre de Shakespeare, mise en scène et interprétée par Marie Paule Guillet et Etienne Guichard.
L'ancien Duc de Milan, Prospéro, a été renversé par la ruse par son frère Antonio. Abandonné dans un frêle esquif avec sa fille Miranda, il trouve refuge sur une île inconnue. La lecture de ses livres lui permet de prendre le contrôle des éléments par la magie. Devenu maître tout-puissant de l'île, il règne sur l'esprit de l'air, Ariel, sur l'esprit de la terre, Caliban et sur les créatures qui peuplent l'île.
Un jour, il provoque une tempête qui fait s'échouer sur les côtes un bateau qui transporte Antonio, son complice d'alors Alonso, roi de Naples, son fils Ferdinand et d'autres protagonistes. Prospéro continue d'utiliser la magie, assisté par le fidèle Ariel, afin de déjouer le complot que trament alors contre lui Antonio et Caliban. Pendant ce temps, Miranda et Ferdinand tombent amoureux l'un de l'autre.
"La tempête" est une des pièces les plus complexes de Shakespeare. Sa dimension fantastique et onirique, l'abondance des personnages et les complots qui se lient en rendent la structure narrative complexe. Adapter une telle pièce afin qu'elle se déroule en 1h10, avec seulement deux acteurs est une véritable gageure.
Pourtant on est rapidement séduit par Marie-Paule Guillet et Etienne Guichard qui jouent alternativement l'ensemble des personnages. Leur mise en scène se devait d'être vive et inventive. La création vidéo de Philippe Séon leur permet de se démultiplier sur l'écran tendu en fond de scène. De plus, cette installation vidéo contribue à rendre la dimension fantastique du récit. Par exemple, les projections sur l'intérieur du manteau de Prospéro sont le symbole du rôle que joue la magie de l'ancien duc de Milan dans l'accomplissement du destin des jeunes amants.
Cependant, le spectateur finit parfois par s'égarer dans l'enchevêtrement du récit et la multiplicité des personnages interprétés, puisque ceux-ci ne se distinguent par aucun signe visuel extérieur, tel des costumes différents par exemple en raison de la présence presque constante en scène des deux acteurs. De plus, l'adaptation du texte resserré autour de Prospéro et d'Ariel oblige à enchaîner rapidement les nœuds du récit. La succession des scènes devient alors moins fluide, et le conte fantastique perd de sa portée symbolique pour se concentrer sur l'action.
On conseillera aux spectateurs de se remémorer avant la représentation la trame de ce classique afin de profiter pleinement de la pièce. Néanmoins c'est une adaptation qui mérite qu'on s'y intéresse pour les acteurs, la mise en scène et l'utilisation audacieuse et réussie de l'outil vidéo. |