Réalisé
par Attilio Azzola. Italie. Comédie.
Durée : 1h30. (Sortie le 8 septembre 2010). Avec Roisin Grieco, Amine Slimane et Antonio Sommella.
Jadis, André Gide avait écrit qu’on ne faisait pas de la bonne littérature avec des bons sentiments et certains avaient étendu sa proposition au cinéma.
Attilio Azzola, en tressant trois portraits de personnages en quête de bonheur, prouve que l’affirmation de Gide est désormais caduque. En sortant de "Cahier intime" rempli de pensées bienveillantes, on ne se plaindra pas que le réalisateur italien ait choisi un prisme positif plutôt qu’un filtre glauque pour raconter les désirs et les attentes d’adolescents italiens.
Sans passer par le pathos ou l’hystérie, il réussit par petites touches successives à donner de la vérité à ses personnages.
Il sait aussi éviter certains écueils : on n’évolue pas ici dans des milieux vraiment privilégiés, mais dans une banlieue de Monza plutôt moyenne où plusieurs couches sociales peuvent se côtoyer dans le même établissement scolaire. Aux problèmes affectifs des uns répondent les problèmes d’intégration des autres et, sans rien n’éluder de la force des préjugés, Azzola finit par proposer une synthèse heureuse et finalement crédible.
Ni mièvre, ni naïf, "Cahier intime" en dit plus sur la jeunesse actuelle que bien des films étouffant le spectateur sous les preuves sociologiques pour faire accepter la véracité de leur construction naturaliste.
Faisant écho à l’école des "feel good movies" étasuniens, "Cahier intime" dessine une voie plaisante pour le cinéma d’auteur de demain. On pourra trouver ce cinéma modeste dans ses ambitions et dans sa facture. Azzola ne doit pas s’en soucier : en parlant aux cœurs, il touche aussi les esprits et son message, dénué d’outrance et d’outrecuidance, est un beau message humaniste.
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