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puce Le roi se meurt
Comédie des Champs Elysées  (Paris)  septembre 2010

Comédie dramatique de Eugène Ionesco, mise en scène de Georges Werler, avec Michel Bouquet, Juliette Carré, Sophie Arthur, Christian Bouillette, Vanessa Fonte et Pierre Forest.

Pour la troisième fois de sa carrière, Michel Bouquet reprend sur les planches le rôle de Bérenger Ier, le roi qui refuse de mourir. En 2005, il avait obtenu le Molière pour cette pièce, déjà mis en scène par Georges Werler.

Le trône, au milieu de la scène a son dossier cassé, les murs du palais se fissurent, la pluie tombe, il n'y a plus de chauffage. Le roi apprend qu'il va mourir alors qu'il croyait détenir le pouvoir éternel. Or tout part à vau-l'eau dans le royaume, le territoire se réduit comme peau de chagrin, la natalité est nulle, les écoles sont fermées, toute la population a fui, l'armée n'obéit plus. Bérenger Ier est entouré de ses deux épouses, la reine Marguerite, la première épouse froide et lucide, et Marie, sa préférée, jeune, belle, frivole.

Les sentiments de l'homme devant la perspective de sa mort se succèdent : le déni, la résignation, la révolte, puis enfin l'acceptation. Le refus, c'est l'amour que le roi porte à Marie, le fait qu'il croit que sa voix peut encore obliger le ciel à arrêter la pluie. Puis bientôt le roi se sert de son sceptre comme d'une béquille avant de se laisser porter en fauteuil roulant. Les personnages disparaissent peu à peu dans les coulisses, seule la reine Marguerite restera jusqu'à l'issue finale. Ayant pris place sur le trône, elle veillera que chaque étape de la cérémonie funéraire se déroule sans accroc.

Le texte de Eugène Ionesco n'a pas pris une ride. Le parallèle entre la fin de règne et la mort d'un homme, continue de résonner avec l'actualité du moment. En 2005, Jacques Chirac, que certains ont traité de roi fainéant, voyait la fin de son second mandat se profiler. En 2010, une jeune reine frivole, et un roi qui s'étonne que les éléments n'obéissent pas au simple pouvoir de sa voix rappellent encore le monde politique.

Michel Bouquet est impérial. Léger, triste, grave, faible, il sait exprimer tous les sentiments par lesquels passe Bérenger Ier. Même si à 85 ans on sent l'acteur quelque peu affaibli et que le maquillage ne masque pas la sueur qui vient perler à son front après l'effort, il rayonne. Dans le rôle de la reine Marguerite, Juliette Carré est, elle aussi, absolument magnifique. Son costume élimé n'entame en rien son port altier. Les répliques cinglantes de la reine Marguerite en font l'un des piliers de la pièce. Le jeu des autres comédiens, Sophie Arthur, Christian Bouillette, Vanessa Fonte et Pierre Forest, est d'ailleurs du meilleur niveau.

La mise en scène de Georges Werler est plutôt académique malgré la trouvaille du trône branlant et la façon dont il traite l'ascendant que prennent les personnages sur leur souverain en se retrouvant, au fur et à mesure que la pièce se déroule, légèrement en hauteur par rapport à lui. L'utilisation des lumières par Jacques Puisais est quant à elle particulièrement réussie, enveloppant Michel Bouquet à la fin de la pièce dans un halo crépusculaire.

Les acteurs ont longuement été applaudi. Mais c'est autant l'acteur Michel Bouquet qui a joué devant le public ce soir-là que la salle ovationne, que le monstre sacré qui a consacré sa vie au théâtre, et dont on se demande en quittant la salle si on aura l'occasion de l'admirer encore une fois sur les planches.

 

Laurent Coudol         
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