Pour la quinzième fois, du 29 septembre au 5 octobre 2010, aura lieu la semaine du cinéma allemand co-organisée cette année par le Goethe Institut et le cinéma L'Arlequin (Paris, 6e).
L’événement permettra au public français de constater que le renouveau du cinéma allemand amorcé depuis quelques années n’est pas une vue de l’esprit.
On a longtemps cherché des successeurs aux cinéastes qui, après 1968, avaient fait renaître un cinéma que les aléas de l’histoire allemande avaient mis à terre.
Reprendre le flambeau de Wenders, Herzog et Fassbinder n’étant pas une mince affaire, c’est paradoxalement dans le registre commercial que le cinéma allemand avait fait vraiment parler de lui, avec des succès internationaux comme "Goodbye Lenine", "La vie des autres" ou la "Chute", et des réalisateurs maîtres d’oeuvre de"blockbusters" américains, tels Roland Emmerich ou Wolfgang Petersen.
Le Festival du cinéma allemand à l’Arlequin va peut-être convaincre qu’à côté de films commerciaux visant le marché international, il y a un cinéma "art et essai" et que l’on peut même parler (enfin) de "Nouvelle Vague allemande". Dans ce registre, ils pourront voir notamment "Le braqueur" (Der Räuber), de Benjamin Heisenberg, fondateur par ailleurs de la revue de cinéma allemande "Revolver".
Déjà primé à Cannes pour son premier long métrage, Heisenberg réalise ici un polar dépouillé annoncé comme un véritable évenement.
Ils verront aussi deux autres films associés à cette "nouvelle vague", "Alle Anderen" de Maren Ade, doublement primé à Berlin en 2009 et "Sous toi la ville" de Christoph Hocchäusler montré cette annéeà Cannes.
Au total, quatorze longs métrages inédits qui offrent un panorama presque complet de la production allemande qui seront acccompagnésà chaque projection d’un court-métrage.
Mais le clou du festival sera paradoxalement un film de 1973, "Le monde sur le fil" quasi invisible depuis trente ans, et qui sera diffusé le vendredi 1er octobre à 22 heures dans une copie restaurée. Dans ce film fleuve de plus de trois heures, Rainer Werner Fassbinder s’aventure, sauf erreur, pour la seule fois de sa carrière dans le domaine de la science-fiction.
Que Fassbinder, par la présence de ce film rare, soit l’invité extraordinaire du Festival garantit déjà la qualité de celui-ci.
Puissent tous les cinéastes allemands d’aujourd’hui se placer sous le parrainage de celui-ci qui transfigura pendant plus de dix ans le cinéma mondial !
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