Atelier de jeu masqué, mis en scène par Mario Gonzalez, avec Louiza Bentoumi, Sigrid Bouaziz, Claire Chastel, Maxime Dambrin, Quentin Faure, Delphine Hecquet, Gaël, Kamilindi, Benjamin Lavernhe, Marine Liquard, Julien Oliveri, Marc Plas, Élie Triffault, Benjamin Wangermée et Pierre Yvon.
Dans le cadre de la formation du Conservatoire National Supérieur des Arts Dramatiques (CNSAD) les élèves participent à divers ateliers qui les sensibilisent à de nouvelles techniques théâtrales.
Tel est le cas de l’atelier de jeu masqué qui donne lieu à une représentation publique qui ouvre le bal des spectacles proposés au public par le Conservatoire pour l’année 2010-2011.
Cette année, pour l’atelier de jeu masqué, le choix c’est porté sur une comédie de William Shakespeare : "Le songe d’une nuit d’été". Le choix est particulièrement intéressant car cette pièce, loin des œuvres tragiques introspectives du maître anglais, a pour fond un univers féérique, imaginaire, véritable mise en abyme du monde du théâtre faiseurs et défaiseurs de rêves et de destins et laisse donc une grande place au jeu, à l’écoute et à l’exagération.
Une matière formidable qu’a su pleinement exploiter Mario Gonzalez, professeur depuis plus de vingt ans au conservatoire, prenant le parti d’utiliser grandement les codes traditionnellement associés aux masques de la commedia dell’arte.
C’est un spectacle haut en couleur, d’une excellente qualité que nous présentent le maître et ses élèves, qui s’en donnent à cœur joie sur scène, semblant retrouver la joie enfantine de la farce et du déguisement, du quiproquo et du grotesque.
Gaël Kamilindi campe un Puck particulièrement convaincant, dont la voix et la gestuelle semble venue d’un autre monde. Le couple Delphine Hecquet (Hermia) et Benjamin Lavernhe (Lysandre) est d’une grande drôlerie. Ils se gagnent immédiatement les spectateurs par leur appropriation du texte et leur naturel comique, ce qui est un tour de force quand on connaît le traitement habituel plus tragique et sérieux réservé aux amoureux dans cette pièce. L’abolition de la différence sérieux-grotesque tragique-comique entre les personnages de rang noble et les artisans éclipse d’ailleurs malheureusement très légèrement ces derniers.
De nombreuses trouvailles scéniques enchantent la représentation et recréent à merveille l’univers féérique imaginé par Shakespeare, en particulier l’apparition de la cours de la reine des fées, campée entre autre par Marc Plas, Marine Liquard et Pierre Yvon, petits personnages chantants et pétillants. Marine Liquard en particulier (dans le très court rôle également d’Hippolyta) nous régale de sa très belle voix.
L’ensemble est sublimé par les très beaux costumes d’Anne Begoc et les masques d’Etienne Champion.
Un très beau spectacle, de très belles performances. |