Depuis son précédent album, Brisa Roché s'est rhabillée. Ce n'est pas pour autant que dans sa combinaison moulante très Emma Peel qu'elle porte sur la pochette de ce nouveau disque, elle n'est pas tout aussi sexy que lorsqu'elle n'hésitait pas, à l'époque, à dévoiler son corps au demeurant fort agréable.
Elle a également mis un peu de côté cette étiquette de chanteuse de jazz qui lui avait valu d'être signée sur le (encore ?) prestigieux label Blue Note. Du coup, All Right Now est assez différent de ses précédentes productions, mélangeant plus volontiers les genres dans un registre franchement pop rock, énergique et enjoué.
Brisa Roché égratigne ainsi l'image que l'on avait, de chanteuse charmeuse mais quand même un peu potiche.
Exit la fausse naïveté, bonjour rock n' roll attitude. Toute relative certes. On reste dans l'élégance et le feutré mais on sent dans la voix et dans les mélodies un quelque chose qui se situerait entre Courtney Love, PJ Harvey et Björk. Le tout en plus propre, plus retenu, plus accessible. Une riot girl pour gens biens ; parfaitement adaptée à un reportage sur TF1 au moment de Rock en seine, vous voyez ?
Le sautilant "Sweet King" ou encore "Hard as love" et son refrain efficace sont la preuve de ce grand écart réussi.
Mais on se lasserait vite si l'album n'était pas parsemé de titres plus rock ou plus originaux comme l'amusant "Do what you can do", le très Patti Smith "It's Alright" ou encore "Green Light" gentiment énervé aux airs un peu oldies tout comme "Stone trade", légèrement psyché appuyé par un son lourd contrastant joliment avec la voix légère de Brisa Broché.
Cela fait longtemps que j'attends de le placer dans une chronique, mais cette fois je peux le dire. En prenant ses distances avec un jazz propret et grand public sur lequel règne en grande patronne Diana Krall, Brisa Broché se distingue et nous livre là l'album de la maturité. Voilà je l'ai placé ! Et je le pense. |