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Interview  (Paris)  mercredi 22 septembre 2010

Mièle a mis quatre ans avant de sortir son deuxième album, un album de chanson française pop intitulé Le jour et la nuit. Or l'album de ce trio belge discret fleure bon la chanson indépendante, décalée et attachante. C'est seulement quelques heures avant de rentrer sur scène, alors que le groupe de première partie répète, que nous rencontrons les deux voix de Mièle, Catherine et Stéphane, pour en savoir un peu plus sur ce groupe dont les chansons sont faites dans la tradition artisanale et non pas par des robots mixeurs comme leur nom pourrait le laisser supposer.

Pourquoi autant de temps de gestation entre deux albums ?

Catherine : Nous avons commencé la musique lorsque nous étions étudiants. C'était d'abord un hobby, nous ne faisions pas cela sérieusement. Finalement après trois ans, nous avons sorti notre premier disque. Pour chaque disque, il a fallu réunir les chansons, l'argent le matériel. Et puisque nous travaillons en auto-production, cela nous prend du temps.

Stéphane : Nous avons tous des projets à côté, c'est surtout ce qui nous ralentit. Peut-être est-on aussi un peu lent. (rires)

Comment se nourrit le projet Mièle durant ce temps ?

Stéphane : Catherine et moi écrivons et composons. Franck s'occupe plutôt de la production. Son expérience avec d'autres formations a beaucoup influencé l'album. Il y a aussi ce qu'on écoute, notre travail au sein des autres projets. Enfin il y a la réaction par rapport à notre premier album. En l'écoutant, nous avons parfois été déçus par le résultat sur certaines chansons. Parfois il arrivait aussi que nous n'ayons plus envie de faire la même chose mais d'explorer des pistes nouvelles.

Catherine : Les chansons que nous faisons sont assez biographiques, on se nourrit aussi de notre quotidien...

Stéphane : Et puisqu'il ne nous arrive pas grand-chose dans la vie, ça prend du temps (rires)

Comment définiriez-vous l'évolution entre vos deux albums ?

Catherine : Le jour et la nuit est plus pop, plus direct. Les chansons sont plus courtes, moins alambiquées. Les arrangements sont plus simples. Sur le premier, nous avions tendance à en rajouter au niveau de la production, alors que si c'est une bonne chanson, elle se suffit à elle-même. On ne sait pas comment cela se passera pour le troisième.

Sur votre Myspace, vous définissez votre musique comme "mélodramatique". Pourquoi ?

Catherine : (rires) Ça c'est moi. Lorsque tu définis ta musique sur Myspace, il y a des styles préétablis, et le style "mélodramatique" j'ai trouvé ça drôle.

Au niveau de l'écriture, les figures stylistiques sont importantes. Comment travaillez-vous l'écriture ?

Catherine : Parfois je prends des notes, mais lorsque j'ai une idée de chanson, j'essaie de la creuser sur l'instant. Mais ça prend du temps, on est rarement content d'un premier jet. Avant que je sois vraiment contente d'un texte, sans avoir envie de changer aucun mot, il y a lecture, puis relecture. Ça me prend du temps.

Stéphane : D'autant que le fonctionnement de Mièle est démocratique, si l'un de nous n'est pas content d'un mot dans le texte que Catherine ou moi proposons, il est tenu de rapidement changer ce mot, ou la phrase impliquée. Le fait que chacun de nous doive être satisfait des différents aspects du morceau au moment où nous le faisons est aussi une des raisons pour lesquelles nous produisons lentement nos disques. Si l'insatisfaction vient après, c'est trop tard.

L'album traite essentiellement de l'absence.

Catherine : Oui, les chansons parlent de rupture ou du décès de quelqu'un. C'est lié à nos vies, à ce qu'on traverse à ce moment-là.

Stéphane : Les gens, lors des concerts, ne le comprennent pas forcément car il faut se pencher sur le texte. La chanson en tant que telle ne montre pas qu'on parle de ça. Pourtant, c'est un thème prédominant chez Mièle, même dans le premier album.

Catherine : Nos thèmes ne sont pas forcément gais, mais nous essayons de ne pas les traiter de manière triste. C'est souvent le thème de l'absence qui revient.

Stéphane : Le thème du manque aussi. Que ce soit par rapport à quelqu'un, à quelque chose. C'est souvent le thème du manque.

Catherine : J'ai du mal à écrire lorsque tout va bien. Si ça va, je ne vais pas avoir envie de rester chez moi, prendre un bic et me lancer dans l'écriture une chanson. Je vais préférer sortir et voir des gens.

Il y a donc un côté psychanalytique dans le fait d'écrire ?

Catherine : Écrire n'est pas une psychanalyse, mais je crois que c'est une manière d'accoucher de certaines choses, de les rendre concrètes.

Stéphane : C'est une manière de digérer les choses.

Catherine : Écrire une chanson, c'est une manière d'exprimer des choses que je ne dirais jamais à une personne.

Il y a aussi les métaphores au niveau de la lumière. Sur dix chansons, cinq ont un titre qui a un lien avec la lumière.

Catherine : Oui, c'est pour cela que nous avons appelé l'album Le jour et la nuit.

Stéphane : Nous nous sommes rendus compte que la lumière était comme un fil conducteur tout au long de l'album. Le dernier morceau qui a été conçu a été "La lumière". Ce titre d'album s'est donc imposé comme une évidence.

Si "La lumière" est le dernier morceau conçu, c'est qu'au début de l'album les choses étaient sombres, et que maintenant tout va bien.

Stéphane : Tout ne va pas toujours bien, mais ça va bien. (rire)

Catherine : Nous sommes des gens qui allons bien la plupart du temps, c'est pour cela que faire cet album a été long. Nous ne serions pas capables d'écrire une chanson triste par jour ou par semaine. (rires)

Le fait que vos chansons soient inspirées de vos vies donne une grande sincérité à l'album. "Les choses" et "Tu n'es pas là" en particulier semblent vraiment vécues.

Stéphane : "Tu n'es pas là" est vécue, mais "La chose" absolument pas. Il y a aussi des histoires qui sans être vécues sont voulues et désirées.

Catherine, parmi les instruments que tu joues, il y a le trombone à coulisse. Cela signifie que tu as du souffle. Pourtant, lorsque tu chantes, ta voix est fluette. N'es-tu pas tentée parfois de pousser sur ta voix ?

Catherine : Oui, j'ai du coffre (rire). Mais je ne pourrais pas. Je pourrais travailler ma voix, mais mon timbre naturel est dans les aigües et me donne une voix plutôt enfantine.

Est-ce un acte politique de faire un disque de chanson française aujourd'hui en Belgique, alors que le pays traverse une crise entre les communautés wallonnes et flamandes ?

Catherine : Non. En Belgique, beaucoup de gens chantent en anglais. Chanter en français, ce n'est pas s'adresser uniquement aux wallons, mais à tous les francophones de part le monde. De plus, il y a beaucoup de flamands qui adorent la chanson française. D'ailleurs, à mon avis, la plupart des flamands préfèrent écouter un groupe wallon qui chante en français plutôt qu'un groupe wallon qui chanterait en anglais.

Stéphane : Ils ne le supportent pas, en raison de l'accent. Ils parlent généralement bien mieux anglais que les wallons.

Catherine : De plus, de nombreux flamands sont amateurs de chanson française.

Stéphane : Par exemple, aux fêtes de Gand, qui sont des fêtes magnifiques, il y a un podium entièrement consacré à la chanson française. Sur ce podium, des artistes reprennent des chansons de tous les grands noms de la chanson française : Brel, Brassens, Gainsbourg... ils sont complètement fans. Ce qu'on entend dans les média à propos de la querelle entre les flamands et le wallon est une réalité, mais lorsqu'on regarde à côté, il y a des personnes deux communautés qui considèrent que c'est un débat qui montre l'immaturité de certains hommes politiques. Tous les belges se sentent forcément concernés, mais beaucoup se sentent dépassés, trouvent que ça va trop loin et n'y comprennent rien. D'ailleurs mon amie est flamande.

Catherine : La situation est telle qu'aujourd'hui les groupes wallons tournent très peu en Flandre, et les groupes flamands tournent très peu en Wallonie. Or la Belgique est un petit pays avec peu de salles, c'est une situation stupide.

Stéphane : Par contre, il est sûr que les deux communautés sont très différentes.

Votre disque vient de paraître en France et au Japon. Or il est paru depuis déjà quatre mois en Belgique. Pourquoi ce décalage, et pourquoi une sortie au pays du soleil levant ?

Catherine : Nous ne savons pas très bien. Ce n'est pas de notre ressort.

Stéphane : A propos du Japon, on espère avoir l'occasion d'aller y faire un petit voyage pour défendre notre disque. Il y a là-bas des passionnés des groupes de labels indépendants francophones, alors pourquoi pas ?

Et avez-vous des projets de concerts au sud de la Seine, car rien n'est indiqué sur votre site.

Catherine : Nous devrions jouer à Marseille en décembre, et faire une tournée en France. Auparavant, nous allons aussi jouer en Espagne en octobre. Et enfin, en Angleterre avant la fin de l'année.

Stéphane : Nous n'avons pas encore de tourneur pour la France. Pour le premier album, nous avions une date à Paris. Pour le second, nous en avons trois, la dernière sera le 27 octobre aux Trois Baudets en compagnie d'Atomique Deluxe.

Retrouvez Mièle
en Froggy's Session
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A lire aussi sur Froggy's Delight :

La chronique de l'album eponyme de Mièle
La chronique de l'album Le jour et la nuit de Mièle
L'interview de Mièle (13 octobre 2006)

En savoir plus :
Le Myspace de Mièle

Crédits photos : Laurent Hini (Toute la série sur Taste of Indie)


Laurent Coudol         
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