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Centre Georges Pompidou  (Paris)  jeudi 11 novembre 2010

Les Residents est un groupe américain dit d'avant-garde, qui a publié ses premiers albums durant la première moitié des années 70, et qui a surtout produit des concept albums (par exemple, Commercial album en 1980 avec 40 titres d'une minute chacun), ou des albums de reprises dans lesquels la musique populaire américaine est largement destructurée.

C'est aussi un groupe visuellement novateur, dont les clips ont été acquis et diffusés par le MOMA à New-York. Une autre de leurs caractéristiques est qu'on ne connaît pas les visages des membres du groupe puisqu'ils ont l'habitude de se grimer avant leurs shows. Leur déguisement le plus connu est celui où leur visage est masqué par un globe oculaire géant portant haut-de-forme.

Les Residents étaient attendus par un public séduit d'avance. Leur précédent passage, qui datait d'une dizaine d'années à l'Elysée-Montmartre, tournait autour d'une réinterprétation de la Bible. Le nouveau spectacle s'annonçait prometteur avec un titre qui laissait présager de belles trouvailles visuelles, The Talking Light Show.

Il n'y avait qu'à voir comment s'arrachaient les cd et dvd au stand du merchandising pour mesurer l'impatience des fans. Dans la file d'attente, on croisait essentiellement des hommes qui se laissaient pousser le ventre pour compenser la perte de leurs cheveux, mais aussi quelques jeunes curieux, quelques illuminés déguisés comme pour se rendre à une séance de minuit du Rocky Horror Picture Show, et même quelques couples qui emmenaient des enfants, histoire de définitivement les traumatiser sans doute.

Lorsque le public rentre dans la grande salle au sous-sol de Beaubourg, celle-ci est baignée d'une lumière rouge, des projecteurs bleus illuminent la scène par l'arrière en lumière rasante. Une musique lancinante est diffusée. Dans cette atmosphère, même les pompiers et les types de la sécurité, tapis dans l'ombre près des sorties de secours de chaque côté de la scène, semblent inquiétants.

Lors de leur entrée en scène, le décor se découvre : un tapis un brin vieillot, un canapé, une cheminée dans laquelle brûle une fausse bûche et sur laquelle sont posées une lampe et une télé diffusant de la neige. Mais point de eyeball heads, point de Mister Skull ce soir. Les Residents sont désormais un trio: au chant, Randy, le personnage hôte de cette soirée, se présente en combinaison blanche sur laquelle est enfilé un immense caleçon à motifs écossais, il arbore une cravate rouge très large qui lui tombe jusqu'à mi-cuisse, des chaussures vernies noire et blanche de clown et une robe de chambre à rayures. Un masque de latex couvre le haut du visage du chanteur qui restera donc, encore ce soir, anonyme. Randy est chauve et a un immense nez. Aux claviers et ordinateur et aux guitares, les deux musiciens qui l'accompagnent portent des cagoules noires avec des tresses sur la tête et de grosses lunettes. On a l'impression de deux mouches dont la tête aurait été photographiée en macro. Le show commence, le son est parfait.

Randy, lors de ce spectacle, à thème comme toujours, évoquera les fantômes, les monstres du placard mais surtout "mirror people", ces fantômes qui vivent de l'autre côté du miroir. Cependant, dès la première surprise visuelle passée, l'affaire se corse. Les chansons ne sont pas du tout innovantes. Il y a peu de rythme, on reste sur des mélodies - ou du moins un style - déjà entendu chez les Residents depuis bien longtemps déjà. Avec des pédales d'effets, le chanteur passe d'une voix caverneuse à une voix très aiguë, parle, chante façon crooner... comme d'habitude. Visuellement pas de surprise non plus : quelques projections sur des écrans ronds derrière les musiciens, des spirales, des visages, des fantômes, des témoignages de l'existence des spectres... Mais tout cela semble bien cheap.

En rappel, "Bury Me Not", avec sa slide guitar déformée par toutes sortes d'effets, les sons stridents réalisés par les claviers, les samples de cloches et l'harmonica fou, sauve la soirée du raté complet. Le problème est qu'ils ont commencé à reprendre cette chanson à la fin des années 80.

Le fait est que ce concert n'était pas bâclé, la musique en était abordable, le son était très bon, mais les Residents ont arrêté d'étonner, d'émerveiller. Depuis la fin des années 80, ils donnent l'impression de creuser le sillon là où on les attend, dans une veine soi-disant arty mais qui s'est institutionnalisée. Ils semblent faire de la musique d'"avant-garde", comme Dick Rivers enfile son perfecto, par habitude. Ce côté radoteur tourne un peu au pathétique, comme Iggy Pop qui cet été, à 63 balais, déboîtait accidentellement sa hanche en plastique en sautant sur "I wanna be your dog".

Il y a largement plus d'innovation visuelle aujourd'hui dans n'importe quel spectacle de danse contemporaine que chez les Residents. D'ailleurs lorsqu'on se souvient que les Oslo Telescopic, qui ont pourtant visuellement beaucoup emprunté aux Residents, avaient eux aussi amené leur canapé sur scène au Café de la Danse, il y a maintenant une dizaine d'années, on se dit que ce groupe américain d'"avant-garde" est bien à la traîne.

Enfin lorsqu'on entend le public, à la fin du spectacle, au bord de l'hystérie collective comme une nuée d'adolescentes prépubères à un concert de Christophe Maé, on finit de se dire que la nostalgie est un sentiment qui fait perdre tout sens de la mesure à certains.

 

En savoir plus :
Le site officiel de The Residents
Le Myspace de The Residents


Laurent Coudol         
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