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Raed Andoni     (novembre 2010) 

Réalisé par Raed Andoni. France-Suisse-Palestine. Documentaire. Durée : 1h381. (Sortie 17 novembre 2010). Avec Raed Andoni, Nasri Qumsia et Fathi Flefel.,

Tous les films palestiniens ont en commun une évidence : à défaut de pouvoir participer à la "naissance d’une nation" qui semble reportée toujours pour plus tard, si l’on est optimiste, compromise à jamais si l’on est un peu moins optimiste, ils inventent à chaque fois un cinéaste palestinien dépositaire du cinéma palestinien le temps fugace où son œuvre vit sa vie médiatique.

Ce fut le cas naguère de Michel Khleifi et plus récemment d’Elia Suleiman. C’est aujourd’hui le tour de Raed Andoni. Personnage à la Sempé navigant dans le cinéma de Nanni Moretti, Raed Andoni s’installe dans ce rôle du cinéaste palestinien portant sur ses frêles épaules le cinéma palestinien avec un mal de tête carabinée.

Est-ce la situation palestinienne qui lui prend la tête ou l’impossibilité de ne parler que de cette situation quand on a la malchance d’être un cinéaste palestinien qui la lui casse ?

En allant voir cette œuvre infiniment personnelle, il ne faudra pas s’attendre à crouler sous les rires. Au contraire, Raed Andoni est un pince-sans-rire caustique, presque tragique comme tous les grands humoristes dépressifs auxquels il se rattache. Peut-être a posteriori pourra-t-on s’amuser d’avoir vu sur l’écran, une version inédite de la "psychanalyse" qu’on pourrait qualifier de "version arabe".

Là, on ne s’allonge pas sur un divan mais on grimpe sur une chaise ou l’on s’allonge par terre. Pas grand-chose à voir avec la version "traditionnelle" de la psychanalyse que l’on pratique de l’autre côté du Mur. On est bien loin de Woody Allen, même si le dépliant du film affirme qu’Andoni est son "cousin palestinien". Pas de gags, pas de mots d’auteurs ni de bons mots, mais une politesse aiguë du désespoir.

Raed Andoni n’élève jamais la voix. Il prend sa voiture, une BMW rouge, et se contente de rouler sur des routes où l’on croise des militaires israéliens, des checks-points et où on longe le long mur de séparation. Curieusement, on se croirait parfois dans un "road-movie" où l’on traverse de grands espaces et pas un territoire qui a la superficie de deux ou trois gros départements français.

Même manière détachée de parler des années passées en prison, d’évoquer avec les camarades des mauvais jours le bon temps de leur jeunesse cabossée en pleine Intifada. Raed Andoni ne dit rien de bien méchant mais sa parole passe, forte malgré sa voix fluette.

Ce qui surprend, c’est sa manière de filmer "positivement" Ramallah et les régions qu’il traverse en voiture. Oui, sa Palestine est belle, même si elle n’a pas la forme vivable qu’il aimerait qu’elle prenne. On sent chez ce cinéaste forcément condamné à être plus ailleurs qu’ici, un amour fort et triste de son pays en pointillé.

Bref, ce film n’est pas fait exclusivement pour les "amis" des Palestiniens. Il permettra aux autres, à ceux qui ne les connaissent pas, ou pire qui les stigmatisent comme leurs ennemis, de découvrir que ces gens-là leur ressemblent bigrement. Raed Andoni pourrait être autre chose que Palestinien mais, puisqu’il l’est, pourquoi n’aurait-il pas le droit de l’être ?

 

Philippe Person         
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