Comédie dramatique de de Thierry Janssen, mise en scène de Maxime Leroux avec Marie Burel, Gaël Fourage et Delphine Brosset.
Dans une famille ou ce qu’il en reste, un jeune homme de 33 ans, Ludovic, couvé par une mère possessive, construit une soucoupe volante pour quitter la terre, se prétendant extra-terrestre.
"Facteur humain" décrit avec beaucoup de cynisme un monde décadent où la surconsommation, la violence et l’argent règnent. Dans un univers qui rappelle dans son étrangeté un "Twin peaks", les personnages trouvent tous une échappatoire pour nier la réalité et de sombres secrets de famille.
Tandis que la mère, noyée de médicaments (réjouissante Delphine Brosset) ne jure que par "Le Magicien d’Oz" dont elle connaît la moindre réplique et sur la musique duquel elle impose à son fils (Gaël Fourage, touchant) des chorégraphies "kitchissimes" lui se réfugie dans un mutisme quasi permanent et rêve de rejoindre les étoiles sur les accords de David Bowie. Il fait la rencontre de Cendre (Marie Burel, impeccable), une jeune fille sombre et révoltée qui semble en savoir long sur le passé de cette famille particulière.
Déroutante au premier abord, la pièce de Thierry Janssen permet, une fois qu’on est rentré dans cet univers singulier, d’en apprécier le charme et l’humour (très noir). Ainsi, on s’attache à ces personnages aussi fêlés les uns que les autres mais qui ont tous une sorte de pureté au fond du cœur.
Pour sa dernière mise en scène, Maxime Leroux a livré un spectacle original, fort et terriblement captivant qui nous emmène dans une autre dimension, critique pourtant acerbe du monde d’aujourd’hui. Le texte, brillant et les acteurs, tous trois admirables, nous font passer un moment de bonheur infrangible. |