Spectacle musical conçu et interprété par Jean-Philippe Maran accompagné au piano par Patrick Laviosa.
Charlène Duval, la grande, l'unique Charlène Duval, distille ses apparitions sur scène et ses fans ultimes ont intérêt à scruter le programme de ses lieux de prédilection pour ne pas la rater. Et les 13 et 14 décembre 2010, c'était Noël avant l'heure pour ses fans ultimes dans la petite salle du Théâtre de Ménilmontant.
Car après deux ans d'absence, "Charlène Duval retrouve la mémoire" et le chemin de la scène pour deux apparitions exceptionnelles.
Après le concert mémorable au Trianon en mars 2008, où elle jouait à fond la carte hollywoodienne en interminable fourreau de satin émeraude à la Gilda, la rousse toujours aussi incendiaire opte pour un récital piano-voix plus intimiste et en deux parties, car la dame sait vivre, cabaret rive gauche en robe et écharpe années 60, faut dire qu'elle a du chien, et music hall en meneuse de revue "jeanmairisée" avec tunique lamée et boa, car faut dire également qu'elle a de sacrées gambettes.
Carrossée comme une Limousine américaine, increvable comme une Rolls, équipée tout terrain comme un 4x4 pour bourlinguer dans tous les registres musicaux, racée comme un cabriolet Ferrari customisé par Madame Arthur, Charlène Duval, figure syncrétique de la diva et de la star, use de ses atouts, une silhouette divine, une voix grave de femme fatale et un humour ravageur, avec un sens inné du glamour.
Et elle chante et elle danse tout en racontant un énième épisode de sa vie rocambolesque. Accompagnée par son fidèle pianiste Patrick Laviosa, elle enchaîne avec sa gouaille légendaire triptyque de chansons coquines de la Belle Epoque, medley exotique et standards de la chanson réaliste qu'elle interprète au sens théâtral du terme avec un savant dosage de distanciation et d'autodérision.
Derrière ce personnage singulier et unique dans le paysage artistique français, faux double ou vrai avatar, à moins que ce ne soit l'inverse, pygmalion de lui-même, se révèle Jean-Philippe Maran, un artiste complet.
Charlène Duval quitte la scène sous les ovations mais ne renonce ni à son truc en plumes ni à la fascination torride de la scène. Prochain rendez-vous le 2 mai au Vingtième Théâtre. Qu'on se le dise... |