Conte pour adulte écrit par Pierre Notte, mise en scène de Patrice Kerbrat, avec Julien Alluguette, Judith Magre, Jean-Jacques Moreau et Pierre Notte.
"Et l’enfant sur le loup" de Pierre Notte est un conte cruel : la longue déliquescence d’un couple de foire, dont l’enfant né de l’inceste, après avoir disparu dans la forêt, revient pour se venger.
Inspiré de l’affaire Josef Fritzl en Autriche, qui a séquestré et violé pendant vingt-cinq ans sa fille à la cave, la pièce est une démonstration de la monstruosité des hommes.
Ici, un couple grotesque et pathétique (Jean-Jacques Moreau, effrayant et Judith Magre, excellente de complexité) qui s’enfonce dans les marécages de son atrocité. Autour de la roulotte, un monsieur Loyal moitié homme-moitié loup (Pierre Notte, inquiétant à souhait) qui raconte avec volupté les événements.
Malgré un humour corrosif et un texte brillant, on ne parvient pas à rire sans occulter le propos (mais comment le pourrait-on) qui donne à cette farce funèbre des accents douloureux.
La mise en scène de Patrice Kerbrat autour d’une baraque foraine est simple et efficace. L’utilisation faite d’un immense tissu est superbe et donne lieu à des images esthétiquement réussies (bravo à Edouard Laug). Ce qui contraste évidemment avec la noirceur de l’ensemble. |