A ma droite, Irmin Schmidt fondateur de Can, un groupe de prog-rock allemand des années 70 dont John Lydon des Sex Pistols se déclarait fan, et qui a inspiré aussi bien les Talking Heads que LCD Soundsystem.
A ma gauche, Kumo, aussi connu sous le nom de Jono Podmore, un des pionners du breakbeat, qui a travaillé avec les Shamen, mais aussi karateka et professeur de musique populaire à l'université de Cologne.
Après un premier album, Masters of Confusion en 2001, le duo revient chez Mute, label qui s'est toujours montré pointu dans ses choix de musiques électroniques, pour un Axolotl Eyes sur lequel les beats synthétiques s'opposent aux "vrais" instruments. Une rencontre frontale, mais dont la stratégie de combat se base aussi sur les swings et les esquives.
Les beats de Kumo rappellent justement parfois les années 90 période jungle et Big Beat Boutique, mais ils encadrent néanmoins efficacement les échappées belles au piano d'Irmin Schmidt. Sur plusieurs morceaux, on retrouve aussi la voix de Paul Fredericks ou la trompette très dizzy-gillespienne d'Ian Dixon. Si les sept titres de ce disque partent explorer des directions très différentes, la production donne néanmoins une atmosphère cohérente au disque dans ses expérimentations sonores.
"Drifting Days, Crime Pays" est la plage la plus mélodique de ce disque, tandis que "Umbilicus Clear" en est le morceau le plus inquiètant, allant jusqu'à marcher sur les plates-bandes de la musique industrielle. Après deux morceaux torturés, "Axolotl Eyes" et "Meteor Infected", c'est par l'apaisé et mécanique "Etrurian Waltz"que se termine ce disque.
Axolotl Eyes s'appréhende donc comme un parcours intéressant, révélant de beaux paysages, mais souvent difficile et semé d'embûches. |