On en a mis du temps pour parler de ce deuxième EP de Cheval Blanc. C'est qu'il n'était pas facile de ne pas faire dans la redite, quelques mois après la sortie du premier, Révélations.
Pourtant, il aurait vraiment été dommage de ne pas en rajouter une couche pour vous faire connaître son travail d'orfèvre, sensible, émouvant, juste, artisanal et poétique.
Et quel meilleur moment que celui-ci, puisque vient de sortir le nouvel album de No One is Innocent dont Jérôme-David Suzat fut le bassiste et un des membres fondateurs avant de partir juste à temps, avant le nouvel ère No one, après Utopia, disque sans doute trop ambitieux qui signa la fin du groupe dans son jus d'origine.
Bref, revenons à Cheval Blanc. On ne va pas recommencer à tout raconter sur lui, ce fut fait dans la chronique précédente et dans une interview que vous pourrez lire ici même.
Non, il suffit de vous parler de cette fragilité et de cette force, de ces mots sensibles et bouleversants, mais aussi sa vision pessimiste du monde, de la vie... un réalisme vu au travers de son âme de poète. Plus Gainsbourien que n'importe quel Biolay, plus Rimbaud que Murat, Jérôme-David Suzat envoûte par la sincérité de son travail qui frappe en plein coeur, vous sort d'un accord de piano les tripes plus sûrement que toutes les décibels réunies de "La peau".
Car Cheval Blanc sait parfaitement toucher juste avec un simple piano et une guitare, quelques fantaisies électriques aussi quand il le faut ("La révolution est un jeu d'enfant", magnifique double sens).
Aussi riche dans ses textes que dans les émotions véhiculées, Révolutions est un disque superbe, trop court même mis bout à bout avec Révélations. Reste à attendre, mais combien de temps encore, un véritable album d'un de nos artistes français les plus injustement méconnus.
"Ma vie est une journée à la terrasse du rêve".
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