Texte de Saïda Churchill mis en scène de Romain Bouteille
Que dire qui n’ait pas déjà été dit sur ce spectacle que la presse favorablement unanime, de Charlie Hebdo au Figaro en passant par Télérama, n’ait déjà écrit ?
Il en est des spectacles comme des rencontres. De ces rencontres inattendues et fugitives qui vous éblouissent et qui, une fois éloignée, vous font vous demander pourquoi puisque l’autre semblait d’apparence ordinaire, normale, puis qui, à la réflexion, vous font regretter de n’avoir pas saisi l’occasion de lui adresser la parole.
Il en est ainsi du spectacle de Saïda Churchill, si tant est que ce mot à défaut d’un autre ait une pertinence en l’espèce. Il vous donne envie de connaître la dame, de bavarder avec elle en dehors de la scène, de vouloir devenir son ami.
Sous la houlette de Romain Bouteille, Saïda Churchill arrive ! Fragile, menue, tout en douceur, elle investit l’espace de la scène et dit qu’elle nous hait. Et elle cause ! Elle n’arrête pas de parler, elle parle d’elle…à moins qu’elle ne parle de nous. C'est drôle et c'est grave comme la vie. Hop! Un petit tour et pis s'en va !
Mais en attendant, lucide, réaliste, imprécatrice, elle gratte là où ça fait mal sans violence mais aussi sans concession. Il faut que certaines choses soient dites. Des choses d'aujourd'hui et d'ici qui nous concernent tous à condition que nous arrêtions de vouloir mourir idiots. C'est décapant et le sourire ou le rire peut masquer la grimace. Car mine de rien, rien de ce qu'elle dit n'est vide de sens, tout est même parfois à double sens.
Ce monologue nous renvoie à un texte de Fred Vargas "Critique de l'anxiété pure" parenthèse ludique et thérapeutique dans laquelle l'auteur nous emmène aussi en voyage à l'assaut d'un monde bancal.
Allez y ! Vous pouvez guérir, Messieurs, Dames !(*)
(*) Romain Bouteille