Le Royaume-Uni a été le berceau du style punk à la fin des années soixante-dix et ne s’est plus jamais défait de lui. Le look punk peuple encore aujourd’hui les rues de Londres et de Manchester et au niveau musical, beaucoup de projets variés de grande importance y ont puisé une partie ou toute leur inspiration.
The Chapman Family, jeune groupe formé en 2006, est un de ces exemples. Etiqueté comme groupe post-punk, les références qui peuvent être identifiées dans leur premier album vont de Sisters of Mercy à Bloc Party, de Bauhaus à Interpol, de Jesus & Mary Chain à Glasvegas, de Pavement à Editors. Leur son se caractérise par le recours omniprésent aux guitares, qu’elles soient saturées, en feed-back ou jouées au doigté, et par la voix virile et engagée de Kingsley Chapman.
Le CD Burn Your Town résulte de la réunion de quelques musiques déjà éditées en single entre 2009 et 2010 et d’autres inédites, ce qui me laisse penser, qu’à la base, il n’a pas de concept unificateur. Et pourtant il est composé de dix très bons morceaux dans le meilleur style indie-rock-post-punk que j’ai entendu ces derniers mois.
"A certain degree" est une belle introduction dont l’ambiance évoque les moments les plus sombres des Bauhaus ou des Love & Rockets. "All fall" marque le début des rythmes plus forts. Il avait déjà été lancé en tant que single en 2009 et été un des responsables de l’étiquette post-punk qui a été attribuée aux Chapman Family.
Ensuite, "Anxiety", le single de promotion de l’album pour 2011 et la musique qui pourra gagner une place privilégiée dans les playlists des radios et sur les pistes de danse des clubs indie-rock grâce à son énergie positive et contagieuse. "The sound of the radio" a vocation à être un autre hymne, plein de rythme et chanté avec émotion, peut-être la musique où l’affinité avec Editors se manifeste le plus.
"1000 lies", dont la voix de Kingsley Chapman évoque Echo & the Bunnymen, et le reste Bloc Party, est plus calme. "She didn’t Know" est encore une ballade épique de guitares saturées et pleureuses, qui me fait penser à Pavement.
"Something I can’t get out" nous ramène à un rythme fort de bon rock à la Bloc Party, avec encore une musique puissante et "Kids", lancé comme single en 2010 est un autre moment d’envoûtement pour l’admirateur de l’imaginaire punk-rock.
Dans "Million dollars", la plus longue du disque (6:48), les Chapman Family font quelques détours créatifs dans une nouvelle oeuvre réussie. L’album se termine avec la belle ballade "Virgins", également déjà éditée en single en 2009.
C’est vraiment un excellent disque, qui va certainement être un des meilleurs de 2011. |