Racines
métissées pour le jeune Patrice,
artiste atypique, auteur-compositeur-interpréte à
qui Babatunde, son patronyme africain, inspire cette musique vibrante
et inspirée, fusion du reggae roots, de la soul intimiste
et de la funk servie par une voix riche et singulière.
Particulièrement apprécie en France, il revient avec
plaisir à Solidays.
Tout d'abord, votre dernier album How Do You Call
It date de 2002. A quand le prochain ?
Patrice : Et bien sans doute en tout début
d'année prochaine. Entre janvier et mars je pense.
Sera t il dans la même veine que les précédents
?
Patrice : Non car j'aimerais que chaque album soit
différent du précédent. Celui ci sera peut
être un peu plus "rock". Mais à vrai dire
je n'en suis pas encore bien sûr car j'ai enregistré
beaucoup de chansons et je dois maintenant choisir celles que je
vais mettre sur l'album et ce choix conditionnera le feeling de
l'album. C'est donc difficile à dire pour le moment.
Toutes les chansons sont donc déjà
écrites, en jouerez-vous ce soir ?
Patrice : Oui d'ailleurs je vais commencer le concert
avec une nouvelle chanson. Et puis j'en jouerais peut être
une ou deux autres… qui sait ? (sourire)
Quel est l’accueil du public français
?
Patrice : J'apprécie particulièrement
la France car c'est le premier pays à avoir apprécié
et reconnu ma musique. J'étais encore jeune, quand Lions,
mon premier mini album est sorti en fait. Ce disque a eu un beau
succès sans grosse promotion derrière ni rien. Les
gens l'ont découvert et apprécié pour ce qu'il
était, pour la musique. C'est un vrai amour de la musique,
sans arrière pensée et j'adore vraiment venir jouer
en France. Je suis réellement très heureux d'être
de retour ici.
D'ou provient votre style musical assez particulier,
mêlant reggae et folk notamment ? De vos racines ?
Patrice : Mes racines sont dans le ciel, alors
je ne sais pas trop (rire). En fait cela vient naturellement, c'est
comme ça que je joue mais parfois c'est aussi quelque chose
que je veux. C'est à dire auquel je réfléchis
et je veux que ça sonne de telle façon. C'est toujours
un peu différent. Mais plus je suis en accord avec moi-même
et plus je reste naturel, mieux c'est pour les chansons.
Vous avez une voix très singulière
et reconnaissable, pourriez-vous imaginer chanter autre chose que
du reggae ?
Patrice : Absolument ! Ma voix n'est pas que pour
moi, elle doit être au service de la musique. Particulièrement
sur le dernier album, il y a différents styles musicaux et
ma voix est le lien entre tous ces styles. C'est avant tout Ma voix,
elle est comme ça et je ne veux surtout pas me forcer à
chanter comme un chanteur de reggae ou un chanteur de soul etc...
Je fais avec ma propre voix et c'est tout.
Vous
jouez essentiellement en acoustique. Cela vous permet-il de vous
différencier de ce qui se fait dans la musique reggae et
écarter la comparaison ?
Patrice : Tout d'abord c'est bien sûr parce
que j'aime jouer de cette façon, j'aime beaucoup le son de
la guitare acoustique. Mais je n'aime pas vraiment être comparé
en fait (rire).
Solidays est-il un festival comme un autre dans
ta tournée ?
Patrice : Non pas exactement. J'ai déjà
joué à Solidays et la première fois que je
suis venu c'était effectivement un festival comme un autre
sur mon planning. Mais une fois que j'ai été ici j'ai
rencontré des gens qui parlaient du sida, et je me suis rendu
compte que ce festival était différent. Maintenant
que j'ai la chance de pouvoir revenir ici, je sais de quoi il en
retourne et je viens en connaissance de cause. Je suis vraiment
content d'être là, j'ai choisi de venir à ce
festival plutôt qu'un autre cette année. Et puis je
voulais aussi vraiment jouer en France, à Paris car malheureusement
je ne joue que très peu en France.
Après Solidays, continuez-vous de tourner
en Europe avant le prochain album ? Et y aura t il une tournée
pour accompagner sa sortie, notamment en Europe ?
Patrice : Oui il y aura sans doute une tournée.
En attendant, ma préoccupation principale c'est quand même
les chansons, l'écriture la production du prochain album...
Vous écrivez des chansons tout le temps
?
Patrice : Oui !
Vous avez donc du stock et pour combien d'albums
alors ?
Patrice : (rires) Beaucoup ! Peut être au
moins 3 ou 4 !
Et vous continuez d'écrire ?
Patrice : Oui, c'est ma façon de m'exprimer,
c'est plus facile pour moi. Mais je ne me force pas à écrire.
Nous allons faire 2 ou 3 festivals cet été et ensuite
je m'occuperais de mon prochain album.
Dans les festivals, comme ce soir, jouez-vous
avec un groupe ?
Patrice : Oui, toujours les mêmes. Ce sont
aussi eux qui jouent sur l'album. Nous sommes comme un groupe, une
famille.
Est ce que le groupe participe à l'écriture
des chansons ?
Patrice : En fait, je compose les chansons sur
ma guitare acoustique, je fais les arrangements et la production,
ce qui leur laisse peu de marge en fait. Mais quand nous sommes
en studio chacun peut bien entendu proposer ses idées, par
exemple une nouvelle ligne de basse etc... et ensuite je décide
si c'est bon, et dans ce cas on le garde, ou si ça ne l'est
pas et alors on oublie.
On travaille de cette façon mais chacun
est important. C'est le mélange de personnes, l'apport de
chacun qui font que la musique est bonne. Si je jouais avec d'autres
musiciens, probablement que la façon d'interpréter
les chansons serait différente. Les chansons seraient bien
sur les mêmes mais l'interprétation serait différente.
Le fait est que ces musiciens me connaissent vraiment bien et l'interprétation
des chansons me correspond vraiment bien. Nous ressentons les mêmes
vibrations, c'est vraiment facile et agréable de jouer avec
eux.
Cela signifie aussi que selon les circonstances
l'interprétation peut être différente. Qu'en
sera t il ce soir avec toute cette pluie ?
Patrice : En fait, habituellement quand on joue,
la pluie disparaît. Elle laisse place à un bel arc
en ciel. (rires).
En tout cas quand on joue live c'est effectivement
différent. On ne joue pas de façon mécanique.
Il nous faut un déclic pour que ce soit vraiment bien. Cela
peut être de l'improvisation par exemple, chacun peut s'exprimer
et on ne s'occupe plus des éventuelles erreurs que l'on peut
faire. Ce qui compte c'est de s'exprimer, de produire une énergie
et de la partager avec le public et se sentir bien sur scène
!
En dehors de la musique, écrivez-vous dans
un format plus littéraire ou pratiquez-vous d’autres
arts ?
Patrice : Non... J'ai une fois essayé d'écrire
une pièce de théâtre mais bon... Peut être
que j'aurais envie de faire des courts métrages un jour,
quelque chose comme cela, mais pour l'instant la chanson est un
format dans lequel je me retrouve complètement.
Si vous ne disposiez que de 3 mots pour décrire
votre musique, quel serait votre choix
?
Patrice : "Moves like life".
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