Monologue humoristique écrit et dit par Jean-Louis Fournier dans une mise en scène de Anne Bourgeois.

Sur la scène du Rond-Point, un vieux monsieur indigne présente "Mon dernier cheveu noir", un "Seul-en-scène" insolite et décapant. Un salon sans âge. Des meubles poussiéreux. Une roue qui traîne.

Un homme parle. Sans pudeur, tout y passe. La terre, trop basse, les organes, en déroute, le regard des autres, impitoyable. Et une acuité propre, terrible, sur cette vie qui n’augure rien de bon à court terme.

Jean-Louis Fournier, auteur des textes de "La minute nécessaire de Monsieur Cyclopède", est incisif, cruel avec lui-même, sans pitié pour les vieux, les ridicules cartes "Senior", les papas à cheveux blancs, qui poussent les landaus surchargés d’enfants tardifs, aux côtés d’épouses jeunes qui n’aspirent qu’au veuvage.

Il nous confie ses sombres prédictions avec humour, netteté, dans la mise en scène dépouillée d’Anne Bourgeois, quitte à défriser les permanentes, se crisper les faces lissées à la seringue, tomber les illusions de jeunesse des vieux beaux qui font du sport.

Moment étrange et déroutant, ce dernier cheveu tombe sur la soupe.