Quand on ne connaît rien à la chanson autre que la variété française, on est un peu embêté à l’idée de chroniquer le nouvel album de Jonathan Bénisty savant mélange de "rock psychédélique / progressif / expérimental / pop". Mais finalement, après deux-trois écoutes, tout va bien ! Pénélope Circus est si réussi que même les néophytes y trouvent leur compte !
Cet opus se compose de 10 morceaux : certains sont entièrement musicaux ("Kerbascuin", "The ballad of the inner seas", "Il y aura la tempête"), certains ont des paroles françaises, d’autres anglaises.
L’album débute par "Kerbascuin", une version instrumentale qui remplit très bien sa fonction d’introduction tant elle glisse l’auditeur dans une musique entraînante tout en paraissant épurée et jamais lassante, caractéristique de l’album. Vient ensuite "Pour une flamme" : plus long morceau dont le texte en français est très travaillé, tout comme la musique qui prend le pouvoir à la moitié de la chanson. On y entend différents rythmes ; c’est une musique nostalgique mais bouillonnante, qui semble se consumer, c’est entêtant, tendu presque sensuel (impression amplifiée par le violoncelle à une minute de la fin).
Jonathan Bénisty semble rejoindre, en outre, ici, presque le répertoire d’un Bertrand Cantat et dans le troisième titre "La Fièvre", cette influence est une évidence. Le morceau est un peu moins original du coup, et la guitare électrique un peu trop répétitive. Heureusement, pas le temps d’être décu puisqu’on enchaîne avec "Du silence", à la mélodie plus "calme", au texte un peu plus facile peut-être aussi. La dernière chanson en français sera "Tout n’est pas si mal" : message positif et original qui accompagne une musique chaleureuse - notamment grâce à la présence d’un chœur.
Au milieu de l’album surgit un long morceau instrumental de onze minutes ! Musique agréable à l’oreille, entraînante, qui accumule les ruptures de rythmes et nous dévoile ainsi plusieurs univers sans jamais lasser malgré sa durée hors norme.
Et enfin en guise de dessert, deux ballades beaucoup plus nostalgiques aux titres évocateurs "No way out" et "Back to the sea". De la douceur, un peu de ténèbres mais des notes d’espoir tout de même pour finir cet album lumineux.
Pénélope Circus est un opus réjouissant car donnant accès à différents univers musicaux, permettant des mélanges, des rencontres. L’anglais et le français s’y entremêlent, le violoncelle suit ses instruments copains plus contemporains ou les laisse vagabonder avant de récupérer sa place dans la partition. On est dans l’émotion, les découvertes, le voyage ; en un mot, dans une odyssée musicale.
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