Le Trio SR9 est un peu comme un prisme, un prisme qui permettrait de voir, d’écouter les choses autrement. Une façon de se réapproprier, de réinventer un répertoire (allant de Ravel à Rosalía en passant par Bartók, Forqueray, Franck Ocean, Lana Del Rey...), de jouer avec les timbres en utilisant marimba, vibraphone, glockenspiel ou encore piano préparé...
Ici, le trio mêle geste musical et idéologique puisqu’il s’intéresse exclusivement à des compositrices : Hildegard von Bingen ("O quam mirabilis"), Lili Boulanger ("Pie Jesu"), Pauline Viardot ("Hai Luli"), Kate Bush ("In the warm room"), Rebecca Clarke ("June Twilight"), Harriett Abrams ("Crazy Jane")...
Il y a quelque chose de totalement envoûtant dans ce disque, conjugaison des compositions (choix totalement pertinent des compositrices et de leurs œuvres), de la voix aérienne, diaphane de Kyrie Kristmanson et des arrangements (subtils mélanges entre bois et métal...). Une sorte de basculement vers un ailleurs. Un ailleurs où les femmes compositrices tiendraient une place nettement plus importante naturellement.