Alors je te préviens tout de suite, si jamais j’entends parler de world musique, je vais faire un pipi par terre et me rouler dedans ! Plus sérieusement, ce terme veut tout dire et ne rien dire à la fois.

La Caravane Passe s’est plutôt un joyeux métissage de musique et de culture. A la tête de cette joyeuse Caravane, il y a Toma Feterman qui, de temps en temps, prend le large avec le Soviet Suprem.

Le groupe, avant d’enregistrer ce Nomadic Spirit a tourné : Turquie, Liban, Corée, Nouvelle-Calédonie, Japon, Egypte et lors de ces voyages, ils en ont profité pour  ramener des musiques, des instruments, chinés de ci de là : instrument à vent, conques du pacifique, des flûtes traditionnelles… Cet album, c’est une ode de plus au voyage, à la diversité, à l’ouverture culturelle… à l’autre tout simplement.

J’aime bien cette phrase de Toma "aux concerts de la Caravane Passe, nous disons qu’avec nous, les gens peuvent devenir gitans au moins un jour dans leur vie". Je dirais que cette musique, c’est un métissage de musiques d’ailleurs, traditionnelles dirait-on, de hip-hop avec un petit accent parigot, on y chante en français, en anglais, en espagnol, en catalan (la patrie de Llugs) et quelques autres langues.

Pour ce voyage musical, ils ont des invités de marque : Medhi Nassouli sur le titre éponyme "Nomadic Spirit", Aalma Dili sur le génial "Maria Kalash" (un quatuor balkano-banlieusard) et Paloma Pradal, chanteuse de flamenco sur le titre "Mala Reputation".

Le groupe invite à réfléchir au voyage, au nomadisme, mais aussi de prendre le point de vue des migrants MAIS sans jamais rentrer dans le ton moralisateur. Ils invitent à la fête en ayant conscience du chaos. Mieux faire la fête ? Mieux la savourer avant la fin ? Finalement, la vie est trop courte pour s’ennuyer et vivre en vase clos !

Nomadic Spirit a aussi une petite ombre triste et bienveillante à la fois qui plane au dessus de lui, puisqu’il arrive quelques mois après la sortie de l’album posthume Je suis africain de Rachid Taha que Toma a co-écrit et réalisé. Toma qui réalise habituellement les albums du groupe a cette fois un co-réalisateur : Sodi qui a été révélé très jeune pour ses collaborations avec Rachid Taha certes mais aussi Les Negresses Vertes, La Mano Negra, I AM, Sinsemilla et bien d’autres.

Maintenant, ce magnifique album qui oscille entre musique de l’Europe de l’Est et du sud, a pris son envol et j’espère que comme moi, les magnifiques mélodies de l’exode exotique ou de la Valse Manouche, vont vous accompagner.