Comédie dramatique de Kathrin Röggla, mise en scène
de Eva Vallejo, avec Catherine Baugué, Lucie Boissonneau,
Léa Claessens, Ivann Cruz, Alexandre Lecroc, Pascal Martin-Granel,
Bruno Soulier et Eva Vallejo.
La mode vintage est dans l’air du temps et la Compagnie
L’interlude Théâtre-Oratorio, fondée
par la comédienne-metteur en scène Eva Vallejo
et le pianiste-compositeur Bruno Soulier, dont l'antienne est
"Par le mot et le son, parler de l’homme aujourd’hui,
de ce qui fonde son identité", redécouvre
avec leur dernier spectacle en date "Dehors peste le chiffre
noir" le théâtre des années 70.
Conçu à partir de témoignages recueillis
par la dramaturge autrichienne Kathrin Röggla sur le thème
du surendettement, cet opus, qui s'inscrit dans le registre
du théâtre social et documentaire, n'est pas sans
évoquer, par la litanie des masses qui ont succombé
aux sirènes de la consommation, les préoccupations
de Jean-Charles Masséra sur les conséquences de
l'hyper mondialisation et la collusion économico-financière,
et pour la forme le travail de certains tel Joël Pommerat.
Pendant une heure et demie, le spectateur va assister, sous
le clignotement éblouissant de colonnes lumineuses et
sur fond musical pseudo post-rock et/ou piano symphonistique,
à la gesticulation logorrhéique de cinq officiants
vêtus en Deschiens (Catherine Baugué, Lucie Boissonneau,
Alexandre Lecroc, Pascal Martin-Granel et Eva Vallejo) qui explorent
toutes les configurations du canapé modulable dans une
sorte de ballet compulsif.
Des comédiens dont il faut saluer la virtuosité
pour délivrer le texte de manière resassante,
réitérative et polyphonique qui, sur la longueur,
devient plus fastidieuse qu'interpellante. |