Quand on s'ennuie, rien de meilleur que d'aller traîner chez son disquaire favori, histoire de retourner quelques galettes dans les présentoirs, fouiner, regarder les pochettes ...
"- Salut Matt, quoi de nouveau en rock indé?"
"- Une perle venue tout droit de San Diego aux States..."
Quand mon conseiller m'a répondu, j'ai cru que Louis XIV était une plaisanterie plus ou moins drôle. Je décide donc d'entamer l'écoute de The Best Little Secrets Are Kept, tel un objet curieux avec la pochette étrange d'une femme dénudée dont le dos dénudé reprend les titres de l'album.
Véritable surprise de rock'n' roll, cet album regorge de riffs vengeurs, augmentés par la voix de Jason Hill, elle aussi bien aiguisée. L'ambiance de cet album nous replonge directement dans les années Ziggy Stardust et T-REX, rock enflammé des années 80'. Ce n'est que le commencement ...
SEX SEX SEX ! Il n'y aurait pas assez d'une seule page pour faire la démonstration de ce que cet album contient. En prêtant plus attentivement l'oreille aux paroles de cet opus, on rentre dans un registre crâneur, belles gueules, où les mots de Jason Hill et ses trois autres potes retentissent directement dans les oreilles des ménagères américaines : jeunes filles, dévergondez-vous.
"You don't have to go to the pool if you want me to make you wet". Exemple de paroles parmi d'autres, sans aucune retenue, ça cogne fort. Le dernier single en date "God killed the queen" sonne comme une exhortation à la débauche corporelle, toutes guitares devant. Le dialogue à la mode vieille drague pourrie est revisité d'une manière parfois caricaturale, parfois enjouée; c'est le back vocals de Brian Karscig qui joue à la femme, et se fend parfois de râles sortis de nul part : "A letter to Dominique" et "Illegal Tender" par exemple. Globalement, tous les titres de cet album montrent explicitement que le rock US débraillé et vénéneux n'est pas mort, et qu'il existe encore des groupes qui ne regardent pas à draguer les filles sur scène, pleins de sueur.
Le fabuleux titre "All the pieces", avec son intro au piano, de jolis passages au violon, nous feraient presque penser que l'équilibre est tout trouvé. Jason Hill est devenu sage mais après tout il se la joue glamour sans complexe. L'ombre de David Bowie ou encore le Brian Slade imaginaire magnifié dans Velvet Goldmine, ne sont plus très loin. L'effet est surprenant.
La sève de cet album est résolument masculine. Il y coule de la sueur et, avec un brin d'imagination, on pourrait ressortir les paillettes et les blousons de cuir noirs. Tout simplement magnifique et d'une facilité déconcertante.
"Splendide !" m'a dit Matt. Le mot est donc lâché.
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