Et bien je commence à écrire cette chronique après avoir feuilleté le Parisien. Alors c’est sûr ! Les légendes vont se faire soigner d’une infection à Los Angeles, même que notre légende qui vient du blues, lui aussi, y est conduit en fauteuil roulant.
Le mauvais goût… Il y a un petit côté Mickael Jakson, King of Pop dans cette photo volée de paparazzi, mon œil ! Un coup pour vendre This is it ou Route 66 en moins de deux !
Where have all the legends done ? plus sérieusement est le dernier album de Monnette Sudler. Le milieu du jazz est toujours un peu confidentiel. Les producteurs de radio se l’étaient gardée pour eux, pas très fair play, old sport ! (Je lis The Great Gastby, et c’est son tic de langage, au Gatsby au costume rose, il faudrait que je vois le film avec Robert Redford à l’occasion, à moins que j’attende le remake avec Brad Pitt).
Monette Sudler est une belle artiste, une femme née en 1952 à Philadelphie. Elle est guitariste et chanteuse. Elle a déjà une carrière plus qu’enviable, des collaborations avec le vibraphoniste Kahn Jamal, le multi-instrumentiste Byard Lancaster. Tous les trois originaires de Philadelphie, ils sont des activistes du "Philli Jazz", qui joue un jazz de grâce qui berce l’âme.
Where have all the legends gone ? a été enregistré à l’issue d’une série de concerts. L’osmose des musiciens, la fraîcheur de la voix de Monnette Sudler s’entendent sur le disque. C’est une belle surprise, une découverte pour les férus d’un jazz qui se fait coton, qui se fait soie, qui enveloppe et qui enchante. Plusieurs écoutes révèlent davantage le talent de ces musiciens (John Betsch, Peter Giron, David Neerman). Et sans doute, elles font doucement chavirer. Sans charivari, sans trompettes de Jéricho. Dans une salle voûtée comme un ventre. Dans un ailleurs propice et nourricier (là je cherche "nourricier" pour vérifier que je ne maltraite pas trop le français et paf, je tombe sur du Proust que je copie tout de go, tellement ça me plaît : "Le silence avait une plénitude nourricière et calmante" (Proust, Sodome, 1922, p.1111).
Monnette Sudler procure une plénitude nourricière et calmante. Pas mieux ! Décidément ! Tu chauffes toujours Marcel ! |