Après (Re)compositions sorti en 2020 avec le batteur Simon Bernier et le contrebassiste Matyas Szandai, le pianiste Xavier Thollard continue de revisiter un répertoire jazz, classique et pop : d’Elliott Smith à Georg Gershwin en passant par Oscar Peterson, J.S. Bach, Thelonious Monk, Joseph Kosma, Keith Jarrett, Jimmy McHugh, McCoy Tyner ou Serguei Rachmaninov.
Une différence de taille par rapport au disque précédent : il est cette fois de nouveau en solo. En revanche, toujours cette même envie de liberté, se donner un espace de créativité à partir d’un matériau déjà existant et révéler sa propre esthétique. Deux lignes directrices également. En premier lieu le rapport à l’ostinato, ostinato rythmique, mélodique ou harmonique, déjà développé dans Nardis en 2017. Ensuite le rapprochement, le croisement entre grands pianistes et les différents thèmes abordés, par exemple : Brad Mehldau avec Elliott Smith, Chick Corea avec Bach, Bill Evans avec Kosma...
Avec une certaine sophistication, une complexité mais jamais tape-à-l’œil, un développement rythmique (omniprésence rythmique même) et harmonique, le pianiste porte un soin particulier à la narration et donne de nouvelles directions aux morceaux ("Autumn Leaves", "The Windup", "Between the bars", "Passion Dance"...). En définitif une belle réappropriation....