On connaissait, bien sûr, le chanteur engagé. Nombreux sont ceux qui croient encore que "La Blanche Hermine" est une chanson traditionnelle. Non, c’est une chanson composée au tout début des années 70 par Gilles Servat.
L’homme a connu ses premières scènes à la même époque qui a vu naître Tri Yann, les trois Jean de Nantes. Il a participé à l’Héritage des Celtes, avec Dan Ar Braz et Alan Stivell, pour ne citer qu’eux.
En 2006, il jouait en tête d’affiche à l’Olympia, pour ses 35 ans de carrière.
Depuis le milieu des années 90, il s’est lancé dans l’aventure de la littérature de manière régulière, avec les romans Les Chroniques d’Arcturus. Six tomes publiés à ce jour, le premier en 1995, le dernier en 2007.
Ses apparitions scéniques en tant que chanteur se font rares, mais en réalité Gilles Servat ne s’est pas retiré de la scène : il a adapté, mis en scène, et interprète un nouveau spectacle : Le Cochon de Mc Dathó (prononcer Mac Dao).
Il s’agit d’un conte irlandais de l’ère pré-chrétienne, pour lequel il est entouré sur scène de deux musiciens. Ce conte irlandais est mis en scène de manière très sobre, faisant ressortir le caractère atypique du texte.
L’artiste se tient debout, et nous raconte cette histoire, comme une vaste anecdote à laquelle il nous invite à participer.
Quelques pointes d’humour moderne, quelques intermèdes musicaux à la guitare acoustique et l’accordéon, des lumières fixes en fond de scène... Le tableau est fixe, sans bling bling.
A écouter, une seule chose : la voix de Gilles Servat, plus grave que celle d’un Dussollier, parfois moins assurée dans quelques intonations et travestissements, mais toujours ronde et agréable.
A voir, une seule chose également : le chanteur se fait interprète sur scène. Avec quelques fantaisies, mais sans excès, ses gestes accompagnent ses mots, donnent corps à quelques postures de ses personnages.
Ce n’est pas du stand up, c’est bien plus subtil. Ce n’est pas non plus du Luchini, certes, mais au final, la prestation de Gilles Servat surprend et vous emporte gentiment jusqu’à la fin du conte.
S’en suit un tour de chant, composé des quelques unes de ses plus belles chansons. Gilles Servat chante, joue du bodhran et de la guitare, laisse une grande place à ses musiciens, parle avec le public, oublie quelques paroles, raconte quelques anecdotes. Par instants, il fustige quelques personnalités politiques en place, prend souvent du recul sur sa vie et son oeuvre.
Mais il n’y a pas à dire, si on ne devait retenir qu’une seule chose : Gilles Servat a une belle voix. Ce simple fait, couplé à ses belles chansons, vous donne un artiste au-dessus de la moyenne. |