"Sing this song for yourself, I know it helps"
Sonnent les cors, résonnent les trompettes, éclatent les voix, voici enfin le retour après six années d’absence des Polyphonic Spree. Qu’il fasse un disque de Noël, qu’il reprenne le Rocky Horror Picture Show dans un live forcément ébouriffant ou avec ce nouvel album, le collectif (on dépasse les vingt musiciens) continue, avec cette façon si particulière, d’envisager la musique comme un élan commun, une pop joyeuse et rayonnante où chaque refrain sera repris en chœur.
"Ensemble nous sommes plus fort" clamaient The Polyphonic Spree il y a presque dix ans maintenant, et bien force est de constater que c’est effectivement toujours le cas. Pour autant, l’ensemble emmené par Tim DeLaughter a su lentement mais sûrement se renouveler, restant toujours aussi clairvoyant dans sa façon de faire de la musique mais s’éloignant de plus en plus de leurs côtés néo babas / Hippies.
Je ne sais pas si on peut qualifier ce Yes, It’s True de disque de la maturité, ce qui est toujours quelque chose de délicat, mais il est en tout cas le plus audacieux. La musique y est encore aussi baroque et lumineuse, en version symphonique, ou plus précisément polyphonique. Il faut saluer ici l’orchestration des cuivres, simple mais d’une rare justesse. Toujours autant expansive et épidermique, l’écriture se fait plus précise, plus complexe, plus dense, il suffit d’écouter "Hold Yourself Up", "You don’t Know Me", "Heart Talk" ou "You’re Golden" pour aisément s’en rendre compte.
Rassurez-vous, le groupe continue de nous proposer une partouze musicale hédoniste et légèrement psychédélique, où la musique se construit en plusieurs strates successives, et une belle collection de tubes à l’efficacité immédiate, il faut voir à quelle vitesse ces refrains rentrent dans votre tête sans jamais trouver le chemin inverse ! Et The Polyphonic Spree de nous quitter avec "Battlefield", une ballade redoutable montrant, s'il est encore nécessaire, le talent d’écriture de Tim Delaughter. |