Le chant des murmures
(Traffix Music) septembre 2014
"J’ai envie, pour cet album, de ne faire confiance qu’aux chansons, de lâcher prise, de privilégier mes émotions, et quelle que soit la manière dont nous l’enregistrerons, quelque soit son costume, un album reste et restera toujours des chansons." dit Fréderique Dastrevigne, renommée Fredda pour nos tympans.
Elle n’en est pas à son premier coup d’essai, donc c’est le moment choisi pour ressortir la phrase en carton : ceci est l’album de la maturité… hi hi hi. En plus, je n’en sais rien puisque c’est notre première rencontre. Donc un peu son premier album pour moi. Et comme toutes les séries, c’est le premier qu’on écoute qui se trouve être notre favori.
Une douce musique empreinte de froufroutements, de percussions romantiques, de cordes enjôleuses et de mots en forme de messages de son cœur à ces cœurs sur des touches passionnées. La voix est murmurée, soufflée, doublée, vibrante et caressante, pas de cri, pas de larme. Juste les frissons d’une "souffleuse de nuages" ("Jardins déserts").
En collaboration avec son compagnon et arrangeur Pascal Parisot, le chanteur guitariste Sammy Decoster et Jean-Baptiste Brunhes au son. Le concept est simple : enregistrement laboratoire. Le dernier album était un enregistrement live, celui-ci contiendra l’intimité d’un studio. Chacun joue séparément de son instrument (piano, guitare, truc qui fait ting et batterie au plumeau), les voix enregistrées à part, tout est assemblé ensuite. Fredda est ainsi sa propre choriste, ses compagnons l’entourant de leurs instruments, créant une ambiance feutrée et personnelle.
Elle me fait penser à Françoise Hardy. Toute douce et mélancolique. Le sourire rare et la voix douce. Romantique et pudique. Nostalgique ("Quand j’étais une jeune fille"), ou son passé qui frémit d’avoir aimé avec la candeur de la jeunesse. Amoureuse dans "Chant du retour", "J’entends dans le vent comme un bruit sourd fêtant le grand retour de l’amour". Rêveuse dans "Le village", "longtemps après l’avoir quitté, j’ai gardé l’empreinte de ses baisers".
Certainement destinée aux sentiments féminins, l’album est aussi un guide de la femme à l’usage des hommes qui souhaitent les comprendre. Une femme, ça aime au premier regard et pour toujours. Une femme espère toujours que ça ira mieux demain. Une femme ne croit pas qu’un adieu soit définitif. Une femme transige, tergiverse, séduit et imagine. Fredda chante la femme pas encore louve, détachée de la possession, la grande sentimentale.