Après avoir fait un beau foutoir avec deux albums, The Intergalactic Guide to find the Red Cowboy (2017) et Castle Spell (2018) et beaucoup tourné (avec The Black Lips, Moon Duo, Oh Sees...), il n’est pas étonnant que Sunflowers, duo garage-rock-kraut-psyché portugais composé de Carolina Brandão et Carlos de Jesus ait voulu du changement. Tentative également d’émancipation d’un genre qui tourne pas mal en rond ?
S’ajoute à sa musique pour ce nouveau disque : des claviers et un bassiste pour la scène. Surtout le groupe baisse le volume sonore général, calme (plus ou moins) sa musique, et s’aventure parfois vers des territoires plus électroniques (ou teinte sa musique d’électronique).
Une esthétique légèrement différente donc pour mieux coller au thème général de ce disque, album conceptuel traitant de la montée en puissance de la technologie, de l’individualisme, de la fin du monde. Conflit entre des individualités et des forces souhaitant les contrôler. Une lutte qui se retrouve dans les dynamiques musicales entre les débridés "Defective Machine", "Dreamweaver", "A Conflict Taking Place", "Endless Voyage I" ou "Oscillations" et les plus calmes et synthétiques "Prologue", "Forest Wind – Interrupted", "Dreaming of Distant Shores", "Marble Gallery", "Contemplation", "Epilogue".
L’attrait de ce disque tient surtout de cette alternance de tensions et de détentes et de l’atmosphère que cela crée, plus que purement de l’écriture des morceaux et de la synthèse sonore. Ce n’est pas que les compositions ne tiennent pas la route (les moments électroniques sont quand même plus faibles) mais la réelle valeur ajoutée se trouve ailleurs.
Pas déplaisant pour autant, on regrettera seulement que le groupe ne soit pas allé plus loin dans sa démarche et le manque de profondeur de certains titres parfois anecdotiques.