Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Peter Szilvay
Eivind Groven Symphonies N°1 & 2
(Naxos) mai 2020
"While others made instrumentations of folk tunes, Groven created sounds, for example in his (two) symphonies which, in my opinion, are quite unique". Arne Nordheim
Combiner, mélanger, des éléments de musique traditionnelle, dont la redécouverte de la musique médiévale, avec des éléments plus modernes. Nombreux sont les compositeurs norvégiens de l'entre-deux-guerres à avoir essayé de créer une nouvelle musique nationale. Peut-être Groven est-il parmi ceux, comme Ludvig Irgens Jensen (1894-1969) ou Geirr Tveitt (1908-1981), qui ont a réussi le mieux à marier ces deux esthétiques.
Eivind Groven, né le 8 octobre 1901 à Lårdal et mort le 8 février 1977 à Oslo, fut organiste, éditeur de musique, compositeur et ethnomusicologue. Des recherches sur les danses, musicales et organologiques dans les musiques traditionnelles Norvégiennes qui le menèrent vers la création et le développement d’un système microtonale. Pour autant, bien que mélodiquement influencé par les musiques traditionnelles de son pays, on ne trouve pas spécialement trace de système dans les deux symphonies présentées ici. La modernité, elle est dans les plans et les enchaînements harmoniques, le tout mélangé avec quelque chose de très nordique, notamment dans les textures, les larges plages dynamiques et les thématiques. Une âme, un idiome nationaliste que l’on retrouve dans ces deux symphonies.
La première, sous-titrée "Vers les montagnes", composée en 1937 et révisée en 1950 est inspirée du Bouvier d’Hans Kinck (1865-1926). On y trouve un style impressionniste, un souffle, quelques réminiscences du romantisme tardif allemand (très en vogue en Norvège), des couleurs héritières de Grieg ou de Rikard Nordraak.
Des éléments que l’on retrouve dans la symphonie n°2 dite "Minuit", créée en 1946.
L’interprétation de l’orchestre Norvégien du Kristiansand Symphony Orchestra sous la direction de Peter Szilvay manque parfois un peu d’allant et d’ampleur mais elle a au moins le mérite de nous refaire découvrir cette musique.