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puce James Vincent McMorrow
Early In The Morning  (Believe)  mars 2011

Quand les petites vieilles parlent du temps qu'il fait, elles ne se rendent sans doute pas compte de l'importance du sujet qu'elles traitent. Plus que de disserter sur un simple fait météorologique à grands renforts de "héééééé mais en plus vous savez que la pluie c'est pas bon pour mon arthrite" / "haaa bah ça c'est sûr que bientôt on aura de la neige en avril vous verrez" (ces exemples sont tirés d'une conversation se tenant approximativement à deux mètres de moi et qui dure depuis bientôt vingt minutes sur le même registre, je commence à considérer sérieusement le suicide comme une alternative paisible).

Mais pour en revenir au propos : le temps qu'il fait est important. Pas parce que vous allez pouvoir arborer fièrement ce t-shirt humoristique que vos gros pulls ont masqué tout l'hiver, les recouvrant du filtre terne de la banalité. Le temps qu'il fait est important car il peut faire évoluer votre perception / appréciation d'un album. Et la musique est l'une des choses les plus importantes qu'il soit, du moins en ce qui me concerne. Quand il fait beau je délaisse donc mes albums de drone, noise et autres digressions japonaises dont l'écoute fait réfléchir mes parents sur la manière dont ils m'ont éduqué pour écouter à nouveau du folk et de la pop. Il faut se l'avouer, les Beach Boys sous la pluie c'est moins bien. Le soleil semble appeler les harmonies vocales, les grands mouvements symphoniques, les cordes, le clavecin et les instrumentations grandiloquentes. Comme la pluie appelle Chet Baker ou High Wolf.

Ma première écoute de l'album de James Vincent McMorrow (que nous appellerons dorénavant "JVMM") se fait sous un soleil radieux. Je passe environ la moitié de mes journées dans le train et chacun de mes articles est écrit dans au moins trois trains différents. Toutes les personnes obligées de prendre le train pour aller travailler ou étudier en conviendront avec moi : le trajet devient très rapidement ennuyeux sans musique. La musique rend toujours un voyage meilleur. Énoncer cette opinion revient à dire qu'il y a quelque chose d'inexplicablement cool chez les tortues (et ceci est sans doute lié avec le fait qu'elles soient génétiquement très proches des dinosaures) : tout le monde est d'accord avec ça et la face de l'univers n'en sera pas bouleversée.

De la même manière, l'album de JVMM ne poussera pas le grand public à dire que Bob Dylan est un connard et que la face du folk vient d'être changée. Ici, il n'y a rien de novateur. Et ça ne me dérange pas. Bien au contraire. C'est rassurant en un sens. Comme de constater que votre vieux jean pourri est encore confortable. Et cette comparaison est particulièrement valable en ce qui concerne cet album puisque la voix de JVMM me fait penser à un vieux jean rappé. En considérant que le type en question fut précédemment membre d'un groupe de hardcore, cette association d'idées se comprend facilement et me semble parfaitement valable.

La voix ne ressort pas intacte de ce genre d'expérience. Celle de JVMM est usée, pleine de trous et d'accrocs. Et c'est sans doute cela qui en fait une voix "expressive", voire "touchante" selon l'acceptation commune de ces termes. C'est un peu comme voir un chaton miauler dans la neige : il faudrait ne pas avoir d'âme pour ne pas être touché un minimum. Et la voix correspond parfaitement à l'esprit de l'album.

Le mérite de JVMM est d'avoir intégré que le folk avec une simple guitare est, de manière presque généralisée, chiant (malgré quelques exceptions notables). Un peu comme chez Sufjan Stevens, on entend donc beaucoup d'instruments ici. Sauf qu'à la différence de ce dernier, JVMM ne s'est pas lancé dans l'exercice casse-gueule de la chanson pop-protosymphonico-folk. Et c'est louable en un sens. Je n'éprouverais jamais aucune compassion pour quelqu'un qui se serait mis en tête d'exploser Mike Tyson et se retrouverait avec une forme de visage plus proche de la pâte à modeler après une après-midi de jeu dans une garderie plutôt que de quoi que ce soit d'humain. L'idée est la même. JVMM combat à son niveau.

Et il en ressort de belles choses. "Breaking Hearts" avance dans l'ombre vers un refrain lumineux, "This Old Dark Machine" réussit à être triste et joyeuse à la fois, "Down the Burning Ropes" parvient à émouvoir sur une instrumentation minimale tandis que "From The Woods" s'inquiète de ce qui vient des bois (et c'est totalement légitime). Les gens qui font du folk, en plus de s'habiller mal de manière quasi généralisée, ne pensent jamais assez aux harmonies vocales. Ici, il y en a beaucoup et si j'avais encore six ans, je dirais que "c'est chouette". Aujourd'hui je dirais que JVMM explore les possibilités de sa voix mais aussi (voire surtout) ses faiblesses, ces moments où elle atteint la limite. Peut-être étais-je plus pertinent à six ans finalement.

 

A lire aussi sur Froggy's Delight :

James Vincent McMorrow parmi une sélection de singles (février 2011 )

En savoir plus :
Le site officiel de James Vincent McMorrow
Le Myspace de James Vincent McMorrow


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