Qui pourrait croire aujourd'hui que ce gars barbu au regard d'adolescent ait pu un jour être autre chose qu'un des plus touchants songwriters de Grande Bretagne ?
Ce mec qui délivrait de longs instrumentaux noisy égayés (sic) de quelques voix éthérées a pris au fil de sa carrière solo une sacrée aisance. Ce garçon que l'on croyait dépourvu de la parole, qui fut un des fers de lance du shoegazing dans les 90's avec les incontournables Slowdive est donc désormais un auteur, compositeur et interprète d'une folk sublime, délicate, mélancolique et gracieuse comme on n'en fait guère depuis... Nick Drake, soyons prétentieux à sa place.
Car des chansons comme "Love is a beast", on n'en croise que bien rarement et elle n'aurait pas dépareillée sur un Bryter Layter. Justesse de la voix, élégance des cordes, mélodieuse irradiante. Et ce n'est pas un accident. Neil Halstead ne relâche jamais la pression et l'album est une réussite de bout en bout. Quand les claviers s'en mêlent, c'est également plein de cette chaleureuse mélancolie qui enveloppe immanquablement l'auditeur comme sur "Palindrome hunches" qui donne son nom à l'album ou même "Full moon rising" sur lequel la partie piano rappelle les stéphanois de B R OAD WAY (qui, eux aussi, ont pris une voie différente sur leur dernier album, les rapprochant de cette folk classieuse).
Difficile de citer un titre ou deux de Palindrome Hunches ceci dit, tant l'ensemble est beau. Vous pouvez sans risque démarrer son écoute par où vous voulez, vous serez à coup sûr sous le charme. Palindrome Hunches fut assurément un des grands albums de 2012. Et on pourrait remettre son titre en jeu sur 2013. C'est un disque fait pour durer, un disque de chevet. Un grand disque d'un grand songwriter. |